Baptisée SenseTime, la startup spécialisée dans l’intelligence artificielle a levé pas moins de 600 millions de dollars l’année dernière. SenseTime dévoilait il y a quelques jours son centre de recherche sur la conduite autonome au Japon. La société basée, à l’origine, à Pékin a annoncé le 11 janvier dernier qu’elle venait d’ouvrir un centre d’auto-pilotage à Joso, une ville historique située à 50 kilomètres de Tokyo, où elle prévoit d’effectuer des travaux de R&D et tester des véhicules sans conducteur sur route.

Fondée en 2014, SenseTime a pour vocation première de développer une technologie de reconnaissance faciale. Basée sur l’intelligence artificielle, la technologie en question peut permettre d’identifier des personnes lorsque celles-ci sont dans la rue, mais également lorsque celles-ci sont installées en voiture. Il est intéressant de constater que la Chine est l’un des rares pays dans lesquels la reconnaissance faciale est à ce point utilisée dans le quotidien. Il y a quelques temps, un journaliste de la BBC avait fait une expérience afin de saisir le niveau de précision de la vidéosurveillance chinoise.

L’initiative de SenseTime fait suite à l’accord conclu avec le géant japonais de l’automobile Honda en 2017 pour travailler conjointement sur une technologie de conduite autonome. La start-up, notamment soutenue par Alibaba et a été évaluée pour la dernière fois à plus de 4,5 milliards de dollars. Elle n’est n’est pas la seule entreprise chinoise travaillant sur l’IA à trouver des débouchés au Japon. Le plus grand fournisseur chinois de moteurs de recherche, Baidu, développe également des véhicules autonomes dans son pays voisin.

Ces dernières années, le Japon a investi massivement dans l’intelligence artificielle et plus précisément dans la conduite autonome, ce qui pourrait l’aider à faire face au vieillissement et au déclin de sa main-d’œuvre. Le gouvernement japonais a pour objectif de mettre des voitures sans conducteur sur les routes publiques de Tokyo d’ici 2020, lorsque les Jeux Olympiques auront lieu. La capitale a déclaré qu’elle avait déjà testé avec succès des taxis autonomes en août dernier.

Le maire de Joso, Takeshi Kandatsu a déclaré « nous sommes heureux que l’entreprise ait mis en place un centre de R&D pour la conduite autonome dans notre ville. Je crois que la conduite autonome des véhicules apportera non seulement des changements révolutionnaires à notre système de circulation, mais aussi des solutions aux problèmes de circulation régionale. »