Alors que l’on attend le gigantesque télescope spatial (spatial veut dire qu’il est littéralement placé au-delà de l’atmosphère) James Webb pour 2021, celui-ci pourrait être rapidement supplanté. Les dernières recherches sur des petits engins spatiaux travaillant main dans la main réalisées à l’Université Ben-Gourion, en Israël, sont prometteuses. Elles indiquent que l’on pourrait faire mieux dans un proche avenir, relate Techcrunch.

« One advance » est le nom de la technique développée par l’Université Ben-Gourion en Israël. Elle représente un progrès dans ce qu’on appelle les systèmes à ouverture synthétique. Son fonctionnement est relativement simple. Une petite caméra se déplace dans l’espace, en capturant les images au fur et à mesure et en analysant attentivement les données qu’elle recueille. Ce soin lui permet ensuite de produire des images de la même qualité que des caméras beaucoup plus grandes.

Une technique intéressante pour le développement de l’imagerie satellite

Cette méthode pourrait être exploitée pour le développement de l’observation spatiale. L’idée serait de placer deux satellites se déplaçant de façon synchronisée et circulaire autour d’un cercle imaginaire. Après avoir pris le temps de recueillir les données progressivement, ces derniers transmettraient ensuite leurs informations à un troisième satellite immobile. Le cercle décrit l’ouverture synthétique créée par les deux caméras.

Des petits satellites utilisant un déplacement circulaire et un troisième satellite fixe pour remplacer un gigantesque télescope spatial

« Nous avons découvert qu’il suffit d’une petite partie d’une lentille de télescope pour obtenir des images de qualité », explique Angika Bulbul, diplômée de l’Université B-G et directrice de la recherche.
Lors du test avec les caméras, son équipe a obtenu les mêmes résultats qu’avec un appareil 50 fois plus grand. À l’échelle de l’espace, avec les gigantesques caméras d’un satellite, on n’ose imaginer le bénéfice que pourrait entraîner cette recherche.

D’autant que pour d’incroyables progrès techniques, le coût de mise en place est bien plus faible qu’avec un télescope spatial. En effet, remplacer une poignée de satellites devrait coûter bien moins cher que les 10 milliards de dollars qu’a coûté James Webb, par exemple.

Plusieurs défis à affronter

La mise en place de ce projet doit faire face à plusieurs défis. Le principal, c’est que réaliser des mesures d’une extrême précision dans l’espace ne sera pas chose aisée. Ensuite, il est très difficile de garder un satellite totalement immobile, et il est encore plus complexe de le faire se déplacer parfaitement à quelques millimètres près. Plusieurs satellites utilisent une source de lumière fixe fiable, comme une étoile, afin d’avoir une unité de référence pour réaliser divers calculs. Certains astronomes utilisent même des lasers pour envoyer un point lumineux dans l’espace pour leur satellite, mais ce ne sera peut-être pas suffisant ici.

Cependant, des chercheurs du MIT pensent qu’ils ont trouvé une solution plus précise qui pourrait aider nos futurs groupes de satellites. L’idée serait d’envoyer un quatrième satellite « étoile guide » à des milliers de kilomètres pour relayer la lumière d’un puissant laser qui opérera sur terre. Cette source lumineuse fiable permettrait aux satellites de calculer leur position et les changements infimes de leur imagerie causée par la chaleur et le rayonnement solaire.

L’« étoile guide » comme le « One Advance » en sont encore aux tests de laboratoire, mais il se pourrait bien qu’ils prennent une forme tangible d’ici quelques années « seulement ». D’ailleurs, quand on voit que SpaceX projette de lancer une gigantesque « flotte » de 7000 satellites, on se dit que l’idée de lancer des groupes de satellites pour jouer les télescopes spatiaux est davantage qu’un rêve futuriste.