Des centaines de personnalités politiques en Allemagne ont vu leurs données personnelles publiées sur un compte Twitter. Durant le mois de décembre, des documents présentant des numéros de téléphone, des adresses, des photos de pièces d’identité, des documents internes aux partis, des discussions de tchat, ou même des détails sur des cartes de crédit ont été mis en ligne. Martina Fietz, porte-parole du gouvernement allemand a confirmé cette énorme fuite de données ce vendredi 4 janvier.

Si tout cela s’est déroulé sous la forme d’un calendrier de l’avent, il aura fallu plusieurs jours avant cela ne soit médiatisé. Des personnes politiques de tous bords et de tous niveaux sont concernées. Même ceux évoluant au parlement européen, au parlement allemand, ou dans les organismes régionaux. « Le gouvernement allemand prend cet incident très sérieusement, » a déclaré Martina Fietz.

Le Spiegel qui a étudié une grande partie des documents diffusés sur Twitter. Tous les partis politiques d’Allemagne ont été touchés par ce piratage, sauf celui d’extrême droite, Alternatif pour l’Allemagne (AfD). Peut-être était-il commanditaire, peut-être sa sécurité informatique était plus robuste que celle des autres partis, difficile et dangereux de poser des conclusions trop hâtives.

Quoi qu’il en soit, la chancelière Angela Merkel est elle aussi touchée par cette fuite. Son adresse email, ainsi que plusieurs lettres envoyées ou reçues ont été publiées. Cependant, Martina Fietz précise qu’aucune information sensible n’était présentée.

Pour obtenir toutes ces données, il semblerait que les pirates aient d’abord eu accès aux mots de passe Facebook et Twitter de certaines personnes. De là, ils se sont frayé un chemin jusqu’aux documents des partis. « C’est une attaque très élaborée en ingénierie sociale. Il y a beaucoup de données qui ont été lâchées, » a précisé à Bloomberg Simon Hegelich, professeur de sciences politiques de l’Université Techniques de Munich.

De son côté, la ministre de la justice, Katarina Barley, a précisé que « les coupables veulent saper la confiance dans notre démocratie et dans nos institutions. Les criminels et leurs commanditaires ne doivent pas être autorisés à dicter le débat dans notre pays. »

Enfin, la BSI (Office fédéral de la sécurité des technologies de l’information) a d’ores et déjà débuté une enquête. Elle précise qu’elle « examine actuellement l’affaire de manière intensive en étroite collaboration avec d’autres autorités fédérales. Le Centre national de cyberdéfense a pris en charge la coordination centrale. Selon l’état actuel des connaissances, les réseaux gouvernementaux ne sont pas touchés. »

Il n’y a plus qu’à attendre les résultats de l’enquête, et si l’AfD est liée à cette fuite. Néanmoins, les dégâts sont certainement déjà irréversibles, et il faut espérer que les partis d’autres nations, comme la France, prennent très au sérieux ce type de manoeuvres. Car la menace est bien réelle, et il y a certainement une personnalité politique avec un mot de passe en AZERTY1234. Utiliser Qwant c’est bien, protéger ses données, c’est encore mieux.