Ces dernières années de nombreux cas d’usage ont émergé grâce à la blockchain, pour ceux qui en douteraient encore cette technologie a prouvé à de nombreuses reprises sa valeurs et ses apports dans différents secteurs d’activité. Ce que l’on retient pourtant le plus souvent c’est le caractère financier de la blockchain au travers des cryptomonnaies et de leur valorisation qui aiguisent les appétits lorsqu’elles sont au plus haut ou qui exacerbent les critiques lorsqu’elles sont au plus bas. Et puis, on en revient systématiquement au Bitcoin et à tous les maux dont il serait responsable. Pourtant, la blockchain a démontré ces derniers mois sa capacité à soutenir l’économie sociale et solidaire (ESS), l’UNICEF en est un exemple symptomatique.

Miner pour une levée de fonds humanitaire

Commençons par l’opération GAME CHAINGERS organisée début 2018, entre le 2 février et le 31 mars, en collaboration avec l’agence de communication BETC afin de mobiliser une communauté de gamers autour d’une idée folle, mettre à disposition de l’UNICEF la puissance de leurs cartes graphiques pour miner de l’ether lorsqu’ils n’utilisent pas leur ordinateur. Une première pour une telle institution avec un objectif clair, réussir à mobilier une nouvelle population de donateurs, les joueurs plus jeunes et qui ont vocation à venir remplacer les donateurs actuels qui pour 71,6% d’entre eux ont plus de 50 ans.

Dons en cryptomonnaies

Le 18 septembre dernier, le Fonds des Nations unies pour l’enfance en France annonçait accepter les dons en cryptomonnaies sur 9 technologies différentes Bitcoin, Ethereum, Litecoin, Ripple, Bitcoin Cash, Dash, Monero, EOS et Stellar. Une opportunité pour l’UNICEF de pouvoir attirer de nouveaux types de donateurs qui ont potentiellement fait fortune grâce aux cryptomonnaies, ou en tout cas qui en ont suffisamment pour en donner une partie. Il s’agit toujours de mobiliser une catégorie de donateurs plus jeunes et technophiles et d’utiliser la blockchain à des fins caritatives.

Financement de projets blockchain

Début décembre cette fois-ci, l’UNICEF annonçait un investissement de plus de 100 000 dollars dans 6 startups de différentes nationalités qui vont développer des projets à base de blockchain pour résoudre des problèmes mondiaux tels que la transparence dans la prestation des soins de santé, un accès abordable à la connectivité de téléphonie mobile et la capacité à diriger les moyens nécessaires vers des projets à impact social. Ces 6 startups (Atix Labs / Argentine, Onesmart / Mexique, Prescrypto / Mexique, Statwig / Indes, Utopixar / Tunisie, W3 Engineers / Bangladesh) ont été sélectionnées parmi plus de 100 applications et 50 pays.

Développement des compétences blockchain

Dernier fait d’arme en date du 26 décembre avec l’annonce d’un partenariat entre UNICEF et Maker DAO, une organisation autonome décentralisée, qui a développé le stablecoin DAI basé sur la blockchain Ethereum. Cette cryptomonnaie n’est pas soumise aux variations et à la spéculation puisque une unité de DAI est adossée physiquement à un dollar. Il s’agit donc de la dixième cryptomonnaie acceptée de la part des donateurs mais elle servira à financer une série d’activités à travers le monde pour de l’apprentissage et des séances de co-conception avec pour objectif de développer de nouvelles compétences auprès des jeunes, de créer des communautés blockchain et de relever des défis. Il s’agit d’une initiative appelée The Dignity Network qui a été lancée par la Innovation Unit à New-York dans le but de réunir des intervenants dans le secteur pour créer des événements. Deux événements ont déjà été organisés cette année sous la forme de « hackathons blockchain » au Mexique et au Kazakhstan sur des thèmes autour de l’identité, des paiements ou encore de la tokenisation. Plusieurs sessions sont prévues en 2019 dont au moins une en Jordanie, une encore au Kazakhstan et sans doute d’autres à venir.

Conclusion

S’il fallait encore le prouver, la blockchain est capable de créer de nouvelles opportunités dans des secteurs très variés, l’ESS en est un qui, on le voit avec l’UNICEF, est très dynamique. Cette technologie révolutionnaire est étudiée de près par des organisations caritatives car elle apporte de réelles réponses sur des enjeux majeurs pour les populations en difficultés et pour la planète autant que pour les enfants.