Cette affaire vous semble déjà loin ? C’est normal, depuis vous avez certainement entendu dire que Facebook a donné à Spotify et Netflix un accès direct aux messages privés des utilisateurs. Peut-être aussi que le géant des réseaux sociaux collectait des données à partir d’applications comme Tinder, Grindr ou Pregnancy+. En attendant, le procureur général de Washington D.C. tient à ce que Facebook réponde de ses actes à propos du scandale de Cambridge Analytica. Karl Racine, c’est son nom, a récemment intenté une poursuite en justice contre la société qui ne s’est toujours pas acquittée de sa responsabilité de protéger les données des utilisateurs. Le procureur réclame de vraies mesures.

Nous apprenions en octobre dernier que l’ICO (Information Commissioner’s Office), chargée d’assurer la protection des données des citoyens du Royaume-Uni, rendait un verdict concernant l’amende adressée à Facebook pour ses défaillances dans l’affaire Cambridge Analytica. Elle a décidé de lui adresser une pénalité de 500 000 livres sterling. Un montant dérisoire pour Facebook. De son coté, le bureau du procureur de Washington D.C. n’hésite pas à citer expressément le scandale de Cambridge Analytica et à réclamer plus de sanctions. Karl Racine estime que Facebook est encore bien trop laxiste en matière de partage de données avec des tiers. La société américaine permet que les données personnelles des utilisateurs soient recueillies à des fins lucratives sans leur consentement, et pour lui, c’est inadmissible.

Karl Racine déclare que « Facebook n’a pas réussi à protéger la vie privée de ses utilisateurs et les a trompés sur les différentes sociétés qui pouvaient avoir accès à leurs données et sur la façon dont elles étaient utilisées. La société met les utilisateurs en danger de manipulation en permettant à des entreprises comme Cambridge Analytica et d’autres applications tierces de recueillir des données personnelles les concernant sans leur permission. Le procès d’aujourd’hui vise à faire en sorte que Facebook tienne sa promesse de protéger la vie privée de ses utilisateurs ». Le procureur réclamera certainement la mise en place de « protocoles ou de nouvelles mesures de sécurité » pour surveiller le partage des données des utilisateurs. Il aimerait aussi que le réseau social imagine des outils de protection de la vie privée qui simplifieraient la protection des utilisateurs.