Dans la famille des mauvais élèves en matière de politique de gestion des données, je demande Facebook. Alors qu’il y a quelques jours, le Royaume-Uni rendait publics des documents confidentiels récoltés dans le cadre d’un procès qui oppose Facebook à Six4Three, de nouvelles révélations apparaissent aujourd’hui. Le géant des réseaux sociaux est allé beaucoup plus loin que ce qu’il tentait de laisser croire à ses utilisateurs. D’après le New York Times, la société de Mark Zuckerberg aurait offert un accès à des entreprises comme Apple, Amazon, Microsoft, Spotify, ou encore Netflix à des données ultra-sensibles, comme les conversations privées des utilisateurs. Des entreprises déjà mentionnées en juillet lors d’une audition de Mark Zuckerberg au Congère américain.

Une fois de plus, il ne s’agit pas d’accusations dans le vent, mais bien de sources provenant de documents internes décrivant les partenariats de l’entreprise. Des révélations sur Facebook et sur sa gestion des données. L’entreprise a permis à certaines entreprises d’accéder aux données d’utilisateurs malgré des restrictions à ce propos. Les journalistes à l’origine de cette parution soulèvent également la question de savoir si Facebook a enfreint un accord de consentement conclu en 2011 avec la Federal Trade Commission qui interdisait au réseau social de partager les données des utilisateurs sans autorisation explicite.

D’après les documents recueillis, 150 entreprises auraient bénéficié de données d’utilisateurs par le biais de Facebook. Il s’agirait pour la plupart d’entreprises technologiques, mais aussi des détaillants en ligne (Amazon) et des sites de divertissement (Netflix, Spotify). Parmi les entreprises bénéficiaires, il y aurait aussi des constructeurs automobiles et des médias. Leurs demandes visaient à obtenir les données de centaines de millions de personnes par mois, d’après les dossiers recueillis. Les transactions, les plus anciennes dateraient de 2010 et elles auraient été actives jusqu’à 2017.

Réponse de Netflix suivre à cette publication : « Au fil des années, nous avons essayé différentes façons de rendre Netflix plus social. Par exemple, nous avons lancé en 2014 une fonction qui permettait aux membres de recommander des émissions de télévision et des films à leurs amis Facebook via Messenger ou Netflix. Il n’a jamais été très populaire, alors nous avons fermé la fonctionnalité en 2015. À aucun moment, nous n’avons eu accès aux messages privés des personnes sur Facebook ou n’avons demandé la possibilité de le faire. »

A priori, il y aurait eu trois types de partenariats entre Facebook et les différentes entreprises. Tous décrits dans les documents internes du géant américain. Parmi les possibilités offertes par Facebook, la plus inquiétante serait « l’accès aux messages privés des utilisateurs ». Il s’agit clairement d’une indifférence totale, de la part de Facebook, à l’égard de la sécurité des données de ses utilisateurs. Cela va à l’encontre des récentes déclarations de Carolyn Everson, directrice du marketing chez Facebook. Pas plus tard que la semaine dernière, selon elle, « la vie privée de nos utilisateurs est le fondement de notre société ». Amusez-vous à observer le cours de l’action Facebook dans les prochaines heures.

Dans un communiqué publié peu de temps après la publication de l’article dans le New York Times, Facebook se défend. Le réseau social précise que « aucun de ces partenariats ou fonctionnalités n’a donné accès aux informations aux entreprises sans l’autorisation des gens, et n’a pas violé notre accord de 2012 avec la FTC. »