Les scientifiques ne cessent de le répéter, il faut se préparer à être surpris et à apprendre beaucoup de choses de cette exploration spatiale. Alors que Voyager 2 pénétrait récemment dans l’espace interstellaire, la sonde Parker Solar Probe de la NASA s’apprête désormais à nous révéler des données inédites sur la physique de notre étoile et sur sa composition. C’est un moment extrêmement attendu par la communauté scientifique mondiale, mais pour l’instant, les données recueillies ne font que transiter entre les chercheurs qui travaillaient sur la mission. Le suspens est à son comble.

Du 31 octobre au 11 novembre 2018, Parker Solar Probe a réalisé une phase qualifiée de « rencontre solaire ». Elle a pu circuler, avec ses instruments de mesure, dans ce que les scientifiques nomment la couronne. Il s’agit de l’atmosphère extérieure du Soleil. Le 12 décembre dernier, quatre de ces chercheurs se sont réunis à l’American Geophysical Union à Washington D.C. pour partager ce qu’ils espèrent apprendre de Parker Solar Probe.

D’après Nicola Fox, directeur de la Division d’héliophysique au siège de la NASA à Washington : « les mystères solaires que nous souhaitons résoudre depuis des années résident dans la couronne solaire. Les héliophysiciens attendent depuis plus de 60 ans qu’une mission comme celle-ci soit possible« . Parker Solar Probe doit son nom à Eugene Parker, le tout premier physicien à avoir théorisé l’existence du vent solaire, dû à l’effusion constante de matière solaire. C’était en 1958. Nous devrions désormais comprendre ce qui pousse ce flux constant jusqu’à la limite de l’héliosphère.

Le vent solaire transporte avec lui le champ magnétique du soleil. Cette matière, visible ci-dessus, est magnétisée et peut interagir avec le champ magnétique naturel de la Terre et provoquer des orages géomagnétiques. De telles tempêtes peuvent déclencher des aurores boréales et d’autres types d’activités solaires peuvent causer des problèmes de communication sur Terre. Les scientifiques placent beaucoup d’espérance dans les données que fournira la sonde solaire. Ils se trouvent dans une position unique, celle qui devrait permettre d’améliorer les modèles existants grâce aux résultats de Parker Solar Probe. Tout cela est dû en grande partie à la vitesse record de déplacement de la sonde.