Le 4 novembre dernier, c’est la police fédérale américaine (FBI) qui vient frapper à la porte de Facebook après avoir repéré divers comptes suspects sur la plateforme. Les recherches du FBI ne sont pas veines car Facebook va confirmer ses investigations, les comptes en questions sont bien des « activités inauthentiques et coordonnées ». Ce terme est donné aux Pages finalement mensongères, qui derrière diverses publications et efforts de présentation, ont un but bien plus précis en tête. Il est d’ailleurs courant que ces « faux-comptes » soient guidés par la même personne, bien qu’au premier abord, aucun lien ne soit établis entre eux.

Un réseau bien implanté sur Facebook et Instagram en France

Finalement, c’est un total de 6 pages Facebook, et environ 10 comptes Instagram français qui sont visés, avec à leurs têtes de nombreux représentants : un fan de mode musulmane, un adepte de football, trois femmes noires, un nationaliste, un écologiste, mais aussi un trotskiste … La découverte majeure est que ces « faux comptes » ont été trouvés peu de temps avant les élections américaines de mi-mandat. Ainsi, les comptes en question ont rapidement été supprimés par Facebook, qui devient de plus en plus réactif face à l’implantation de ce phénomène. Cependant, les différents comptes français se sont vite fait remarqués notamment par leurs raretés.

Un contenu politiquement engagé

En effet, c’est la première fois que des comptes considérés comme outil de propagande se présentent en français. Une partie du contenu publiés à travers ces divers profils se place dans une opération de critique envers le Président Emmanuel Macron. Le rapport met en avant la volonté des comptes à parler de sujets politique et sociaux avec un discours plus qu’hostile à propos du président français. Les messages sont du type : « Les deux hantises des banquiers ? L’argent qui dort … et le peuple qui se réveille ! » avec une jolie photo du Président de la République en arrière-plan.

Capture d'écran d'une publication diffusée par un des comptes supprimés

Capture d’écran d’une publication diffusée par un des comptes supprimés. Crédit :

D’après les experts de la DFR Lab, le responsable de ces comptes était à la recherche d’une cible bien spécifique, en soutenant notamment les femmes, mais aussi la lutte contre la discrimination. En atteignant cette cible, c’est finalement une communauté puissante et engagée qui se dessine. Au total, c’est une communauté de plus de 135 000 abonnés réunis, de quoi lancer les prémisses d’une belle propagande politique à partir de différents appuis sociaux importants.

Une campagne d’influence dont l’origine est suspecte

Selon les chercheurs, cette propagande pourrait être une oeuvre issue de Russie, de part ses antécédents dans la campagne présidentielle de 2016 mais aussi dans le fonctionnement de ces « faux comptes ». L’utilisation des tensions sociales est le système de propagande le plus utilisé malheureusement par la Russie. Bien évidemment, les preuves sont bien trop minces pour créer la moindre accusation.