Honnêtement, qui n’a jamais vu ou lu un débat sur les vices des jeux vidéos ? Entre l’hypersexualisation et leur supposée incidence dans la paresse et la violence des jeunes, les critiques qui leurs sont fait sont nombreuses. En Chine, il n’y a pas ce problème. Sous couvert de protéger ses citoyens, l’État chinois censure un grand nombre de sujets, majoritairement politiques, dans les jeux vidéo. Et cette censure est croissante, relate VentureBeat.

Aéroport COD 2 violence jeux vidéo

Le massacre de l’aéroport dans Call of Duty. Une scène qui avait déchainé la critique en 2009.
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Une censure ancienne…

Dès l’émergence des jeux vidéo en Chine dans les années 90, les jeux subissaient une censure. Et celle-ci s’est renforcée au diapason de la croissance du marché, forte depuis les années 2000. Jusqu’à aujourd’hui, les jeux impliquant des contenus sensibles comme la remise en cause de l’État, les religions, bref, ce qui est susceptible d’altérer la stabilité nationale, ont été modifiés. Ainsi, il n’est pas rare que la version chinoise d’un jeu soit bien différente de la version occidentale. Les éditeurs de jeux ont « un cahier des charges » bien clair pour le marché chinois. Et si le gouvernement n’est pas satisfait, le jeu ne passe jamais les frontières, comme ce fut le cas pour Monster Hunter ou GTA. Des licences au potentiel financier pourtant faramineux. Enfin, il est important de préciser que cette censure a longtemps concentrée ses efforts sur les jeux PC. Les consoles de salon de renommée internationale ont été interdites jusqu’en 2014 dans l’empire du Milieu…

Vii contrefaçon console Chine

La console Vii, une contrefaçon chinoise qui a circulé en Chine du temps de l’inexistence de l’originale.

… qui pose de plus en plus problème

Aujourd’hui, la Chine représente un marché immense, avec plus de 600 millions de joueurs. Cette communauté est la plus grande à l’échelle mondiale. Pourtant, les bénéfices qu’elle représente ne suffit pas à atténuer le contrôle de l’État, bien au contraire. Le gouvernement limite désormais le temps de jeu des jeunes joueurs, et applique une liste de mots interdits sur les MMORPG. Ainsi, le mot Taïwan est systématiquement banni sur le chat du jeu PUBG, un jeu pourtant made in China dont le succès est d’échelle mondiale. La réglementation en vigueur est d’ailleurs parti pour encore se durcir, ce qui irrite même Tencent, l’acteur numéro de l’industrie vidéoludique chinoise. Au début de l’année, l’entreprise, mais aussi l’ensemble des sociétés chinoises de jeux vidéo, avaient connu une augmentation minime de leur CA. L’origine du problème ? La Chine avait refusée pendant 3 mois de délivrer des permis de commercialisation à de nouveaux jeux. Elle connaissait une (énième) modification de sa politique en termes de censure. Cela pourrait-il entrainer une légère inflexion de la Chine vis à vis de la liberté d’expression sur les jeux vidéo ? On l’espère, mais c’est bien peu probable.