Malgré les réactions négatives que suscite ce contrat, Amazon a annoncé qu’il continuera bien à vendre son application de reconnaissances faciales appelée « Rekognition » aux forces de l’ordre et aux services d’immigrations américains.

Lors d’une assemblée tenue  jeudi dernier, Andy Jassy, le directeur des Services Web d’Amazon s’est exprimé sur les critiques internes de ce programme. Il a notamment déclaré qu’il était totalement normal qu’avec plus de 5000 employés, les opinions divergent concernant l’utilisation d’Amazon Rekognition. Andy Jassy n’a pour autant laissé entrevoir aucun changement de stratégie.

Ce service lancé fin 2016, fait depuis son arrivée, débat au sein des employés et actionnaires de l’entreprise comme des associations de défense des droits de l’Homme.

En Mai 2018, une lettre ouverte signée par de nombreuses associations et organisations américaines de protection des libertés civiles avait exhorté Jeff Bezos à abandonner son projet Rekognition. En juin 2018, une vingtaine d’actionnaires avaient adressé à Jeff Bezos, PDG d’Amazon, une lettre exprimant leur préoccupation face à cette solution de surveillance fournie aux autorités. Elle pouvait représenter selon eux, une atteinte à la vie privée des citoyens. Mais aussi une baisse de la valeur boursière de l’entreprise. Suite à cette lettre, peu ou pas de réactions avait fait suite de la part du géant américain. Le vent de contestation avait atteint les employés. Près de 450 employés ont adressé une lettre à la direction du groupe, pour cesser la vente de cette application de reconnaissance faciale à la police.

La dernière charge en date, a eu lieu il y’a quelques jours, avec un employé de la firme qui sous couvert d’anonymat, a écrit un billet sur la plateforme de blogging Medium. Pour ce dernier, le service Rekognition, a permis au gouvernement américain de nuire de manière disproportionnée  aux « communautés de couleur, aux immigrés et aux personnes exerçant leurs droits de premier amendement ». Avant de rajouter « Qu’ignorer ces préoccupations urgentes lors du déploiement de technologies puissantes auprès du gouvernement et des forces de l’ordre est dangereux et irresponsable ».