Pour la nuit d’Halloween, ce 31/10, Netflix a fait une annonce qui a dû terrifier plus d’un de ses fans. La firme américaine a décidé de sortir trois de ses productions en avant-première au cinéma. L’objectif étant d’obtenir plus de reconnaissance de l’industrie cinématographique. Si ce mode de fonctionnement s’impose, c’est plus d’un utilisateur qui risquent d’être déçus. Premièrement, car ils deviendront sur le papier des clients de secondes zones, deuxièmement, car ils auront pas mal de chances de se faire spoiler….

L’objectif numéro 1 : obtenir les récompenses incontournables du monde du cinéma

Si Netflix a décidé de sortir Roma, The Ballad of Buster Scruggs, et Bird Box en avant-première dans les salles obscures, c’est avant tout pour leur donner une chance d’être récompensés par l’industrie cinématographique. Les productions Netflix, qui sont tout de même relativement souvent gages de qualité, peinent à en obtenir. À titre d’exemples, Roma et De l’autre coté du vent, deux films de prestigieux réalisateurs, s’étaient vu refuser l’entrée au festival de Cannes cette année. La raison ? La grogne de l’industrie française. En ne sortant pas au cinéma, les entrées du film n’avaient pas servis à alimenter les aides du milieu. En choisissant de s’offrir une entrée en salle en premier lieu, les productions Netflix qui répondent aux codes du milieu pourront obtenir une légitimité qui leur ouvrira les portes du festival de Cannes et de la cérémonie des oscars.

Une diffusion qui va créer quelques problèmes

Netflix ne prévoit pas de diffuser ses films à grande échelle. Entendons par là que malgré une couverture mondiale, le nombre de pellicules sera loin de ce que l’on attend de films à succès.
Il va donc surement y avoir une guerre pour les pellicules en circulation dans les différents cinémas mondiaux. Les petits cinémas n’auront très certainement aucunes chances, et les grands qui seront laissés de côté risquent fort de faire la moue pour la diffusion à grande échelle potentielle d’autres productions. Autre chose, et non des moindres, les diffuseurs des pellicules devront composer avec une diffusion sur Netflix une semaine après la sortie. Une épine dans le pied quand on sait que les internautes n’hésitent déjà pas à snober un film pour le retrouver quelques mois après à la faveur d’un torrent. La seule exception repose en Roma, qui aura une exclusivité de 3 semaines. Probablement pour ne pas freiner sa lancée, ce film étant le seul à avoir eu une récompense majeure de l’industrie cinématographique.

Netflix, leader incontesté de l’audiovisuel dans les années à venir ? Rien n’est plus sûr

En prenant la décision de flirter avec le monde du cinéma, Netflix risque fort de devenir le plus puissant acteur de l’audiovisuel. En effet, la firme américaine possède déjà une domination écrasante sur le marché du très petit écran, qui ne semble pas vouloir décroitre. Ajoutez à ça l’achat de nouveaux studios pour produire encore davantage de films, l‘insertion des publicités dans ses vidéos alors qu’elle dispose d’une formule d’abonnement payante, et la reconnaissance internationale et le succès dans les salles. Vous obtiendrez alors le plus puissant et stable acteur que l’audiovisuel ait jamais porté après une attente de quelques années.