Et si demain, on piratait votre cerveau ? Ce qui semble être une grosse blague aujourd’hui pourrait être un problème sérieux demain. Lors d’une conférence organisée par Kaspersky Labs à Barcelone, et relayée par le média 01net, le chercheur Laurie Pycroft, spécialiste de la neurochirurgie à l’Université d’Oxford, est revenu sur les dangers de corruption des données du cerveau inhérents au développement des technologies de stimulation cérébrale et aux projets des leaders des nouvelles technologies.

L’origine du problème, la stimulation cérébrale profonde

La stimulation cérébrale profonde sera la technologie au coeur de ce danger. Actuellement, elle permet d’apaiser les désagréments physiques et mentaux comme ceux relatifs à la maladie de Parkinson. Pour ce faire, on installe une série d’électrodes reliés à un micro générateur par l’intermédiaire d’un câble, puis on s’en sert pour envoyer des pulsations électriques dans les zones du cerveau touché par une maladie. Hors, cette technologie va forcément évoluer, car on envisage déjà de s’en servir pour soulager la dépression ou l’épilepsie, ou même pour stimuler la mémoire. Inévitablement, l’utilité de ces technologies va être un levier d’investissement et de commercialisation massive.

Comment le danger va t’il se manifester ?

En 2020, il sera possible d’enregistrer les signaux cérébraux qui constituent les souvenirs dans le cerveau, et en 2040, il sera normalement possible de contrôler totalement notre mémoire via les prothèses cérébrales selon Laurie Pycroft. Cette technologie pourrait nous permettre d’implanter des chapitres entiers d’ouvrages théoriques dans nos méninges, ou encore de partager les souvenirs de nos idoles. Mais inévitablement, elle permettra également à des personnes mal intentionnées d’ajouter des données factices dans nos cerveaux pour mieux nous contrôler.

Les chercheurs de Kaspersky Labs sont très peu rassurants

Selon les chercheurs qui accompagnaient le neurochirurgien, des cybercriminels ou des groupes gouvernementaux pourraient faire disparaitre, voler, ou verrouiller nos souvenirs en échange d’une rançon. On espère donc que les scientifiques et les industriels de demain auront la sagesse de mettre en place des logiciels de pare-feu imparables. Et surtout, de crypter les données des logiciels chargés de mettre à jour les implants avant de les commercialiser. Sinon, n’importe qui pourrait bien avoir accès au cerveau de votre petit fils. Pour rappel, en 2016, des chercheurs avaient déjà réussi à prendre le contrôle du cerveau d’une souris, et plus récemment, trois cerveaux humains ont pu être interconnectés. La prise de contrôle d’un individu sera donc très loin d’être une fiction dans les années à venir.