Dans un communiqué rédigé le 19 octobre sur son site web, la NHTSA (National Highway Traffic Safety Administration), l’agence fédérale américaine chargée de la sécurité routière, rattachée au ministère des transports, a fait savoir qu’elle avait interdit à Transdev de transporter les enfants avec des mini-bus autonomes. Une interdiction qui intervient après que des premiers tests aient eu lieu avec un établissement scolaire à Babcock Rank, en Floride.

La French Tech stoppé dans son élan

Tout avait pourtant bien commencé. En mars 2018, le NHTSA avait délivré son autorisation pour que Transdev, leader français des transports en commun, puisse commencer à tester des lignes de bus fonctionnant avec des navettes autonomes. L’entreprise spécialiste de la mobilité collective avait alors commencé ses premières expérimentations. En septembre, Transdev a diffusé une vidéo promotionnelle pour annoncer qu’elle transporterait bientôt des scolaires, et cette nouvelle a rapidement refroidi l’enthousiasme du gendarme des transports américains. À peine quelques semaines après les premiers tests, une lettre a été adressée à Transdev pour lui demander d’arrêter immédiatement le transport des élèves avec ses nouvelles navettes. Les raisons invoquées ont été « que les véhicules utilisés n’avaient pas subis des tests conformes aux attentes concernant le transport des enfants », et qu’ils présentaient une sécurité bien moindre que les bus scolaires américains, représentant ainsi un risque pour la sécurité publique. C’est d’ailleurs ce qu’a martelé Heidi King, un administrateur de la NHTSA « user des navettes autonomes pour transporter des enfants est irresponsable et inapproprié, et représente une violation des termes du contrat signé avec Transdev ».

La sécurité semble pourtant optimale

Les navettes utilisées pour le transport des enfants étaient des EZ10, de génération II. Les EZ10, créées par une autre entreprise française, EasyMile, ont déjà été testées avec grand succès à Issy-les-Moulineaux, ou encore à Saclay. Aucun problème, pas même technique, n’a été répertorié durant ces évènements. Les véhicules EZ ont également circulé dans plusieurs dizaines de pays autres que les USA et la France, comme la Suisse et le Japon, et la satisfaction qu’elles apportent augmente continuellement le nombre de marchés qu’elles occupent. Il est donc dommage que la conformité des véhicules sur le sol américain soit remise en cause. D’autant qu’en ce qui concerne la sécurité, un maximum de précaution avaient été prises. Les EZ10 testées en Floride plafonnaient à une vitesse de 12km avec un chauffeur capable de reprendre le contrôle à tout moment. Nul doute que Transdev avait pris au sérieux les enjeux relatifs à la sécurité des enfants, et n’aurait pris aucun risque, pour des raisons éthiques comme politiques. La réaction de la NHTSA est compréhensible et totalement acceptable, mais donc quelque peu dommageable. Transdev n’a pas remis en cause la décision de la NHTSA pour l’instant, mais vous pourrez compter pour vous faire parvenir le probable chapitre suivant.