Cela aurait duré près d’un an. Facebook a fourni des statistiques inexactes à certains annonceurs. Notamment des informations relatives à l’audience vidéo. Au-delà des vues en elles-mêmes, les statistiques permettent au service marketing des marques d’orienter leur choix de diffusion sur une plateforme plutôt que sur une autre. Le média TheVerge explique que l’écart entre les audiences réelles et les audiences exprimées par Facebook pourrait se situer entre 150% et 900%, c’est énorme.

Les annonceurs se sont faits avoir. Plutôt que d’explorer d’autres plateformes comme YouTube, les marques se sont laissées convaincre par les chiffres alléchants de Facebook. Convaincus que les utilisateurs passaient plus de temps à regarder des vidéos sur Facebook qu’ailleurs. On pense aussi à certains médias qui ont concentré leur activité sur la vidéo et notamment sur Facebook. C’est le cas de Brut. par exemple.

D’après le Wall Street Journal, les annonceurs ont commencé à s’interroger sur les statistiques de Facebook dès 2015. Certains d’entre eux ont d’ailleurs tenté d’exprimer leurs doutes au géant des réseaux sociaux. Facebook aurait ignoré le problème. Les plaignants poursuivent leur cause et cherchent de nouvelles preuves. Aujourd’hui, ils ont pu examiner 80 000 pages sur Facebook.

Il ne fait aucun doute que Facebook était au courant du problème. Le réseau social tente de minimiser les faits en expliquant que « les statistiques auraient dû refléter le temps total passé à par les utilisateurs regarder une vidéo, divisé par le nombre total de personnes. Mais ce n’était pas le cas ». L’écart réel se situerait entre 150% et 900%. On comprend l’engouement des annonceurs à diffuser leurs contenus sur Facebook et à sponsoriser leurs vidéos.

Le procès accuse Facebook de conduite déloyale et de fraude. Un porte-parole du réseau social déclare que « les suggestions selon lesquelles nous avons tenté de cacher ce problème à nos partenaires sont fausses. Nous avons informé nos clients de l’erreur rencontrée lorsque nous l’avons découverte ». Facebook soutient que le procès intenté est sans fondement. Le réseau social travaille maintenant avec des sociétés de mesure tierces et a accepté de se soumettre à des audits.