Ha, Hadopi… Quel adepte du téléchargement n’a pas reçu un de ses avertissements. Un avertissement pris avec autant de sérieux que les brimades des parents envers leurs adolescents et à juste titre. En presque dix ans d’existence, l’autorité gouvernementale n’a que très peu sanctionnée les internautes. Pour autant, « les pirates » devraient se méfier, car le rapport d’information sur l’audiovisuel dirigé par la député LREM Aurore Bergé pourrait bien changer les choses.

Une coup de pouce pour une autorité devenu dérisoire

Le 8 juillet 2013, la fin de la sanction de coupure de connexion internet annonçait l’affaiblissement d’Hadopi. Depuis, ce sont 27% des internautes qui piratent du contenu. Un manque à gagner de 1,35 milliard d’euros pour l’industrie audiovisuelle, selon une étude de 2016. Pour remédier à cela, la député LREM souhaite redonner du pouvoir à Hadopi. Concrètement, cela prendrait la forme de sanctions ne nécessitant pas de passer par un juge, pour plus de rapidité d’action et donc un nombre incroyablement plus grand d’amendes.
Mais le plus impressionnant, c’est qu’elle envisage de permettre à Hadopi de bloquer l’accès à des sites. Un blocage qui pourrait être aussi bien temporaire que permanent. En pratique, cela pourrait permettre d’empêcher l’accès à des pages web comme Twitter ou Reddit à cause d’un utilisateur ayant partagé du contenu protégé par le droit d’auteur.

Une censure d’internet qui pourrait être dangereuse

Ces idées confirment un mouvement d’hostilité gouvernementale envers le net qui se durcit. Les propositions de lois liberticides se multiplient, bien qu’elles soient fondées sur des idéaux respectables. Le président Macron proposait récemment un système législatif anti-fake news, mais sa mise en application serait bien trop floue pour ne pas être dangereuse pour la liberté d’expression. Ainsi, plus que pour l’impossibilité de pouvoir regarder la saison 8 de GOT, c’est pour les risques de censure fallacieuse des critiques qu’on peut s’inquiéter.