Après le scandale Cambridge Analytica qui a secoué Facebook au printemps dernier, la firme californienne a bel et bien décidé de sévir. Et cela paraît assez soudain et incompréhensible pour certains. Facebook a en effet annoncé aujourd’hui dans un communiqué de presse bannir de son réseau social l’application myPersonality et en suspendre des centaines d’autres (400 selon nos informations) ; suite notamment aux révélations sur l’app de mai dernier.

Ces évictions sont très certainement un moyen pour Facebook de tenter de redorer son blason auprès de milliards d’utilisateurs et des autorités qui pourraient le surveiller alors qu’encore récemment on vous relatait que des quizs Facebook auraient exposé les données de 120 millions d’utilisateurs.

Concrètement, il s’agit seulement de la deuxième vagues d’interdictions d’applications suite à l’audit entrepris par Facebook en mars. Celle utilisée par Cambridge Analytica fût la première. Inactive depuis 6 ans, l’application MyPersonality a été créée par des chercheurs du Cambridge Psychometrics Center (CPC). Elle repose sur des questionnaires de personnalité ayant permis de récolter un certain nombre de données sensibles de près de 4 millions d’utilisateurs entre 2007 et 2012 essentiellement. Le centre ainsi que d’autres universitaires y avaient accès mais tout ceci aurait été approuvé par le comité d’éthique de l’université. Or, au mois de mai, il est apparu que tout ceci était téléchargeable via GitHub, posant la grave interrogation de la sécurisation des données.

Facebook bannit l'app MyPersonality et des centaines d'autres

@Facebook

Mais alors que Facebook déclare « nous pensons que cela pourrait avoir enfreint les politiques de Facebook”, David Stillwell, co-créateur de myPersonality et directeur adjoint du CPC rétorque dans un communiqué : “Facebook a longtemps été au courant de l’utilisation des données par l’application pour la recherche. En 2009, Facebook a certifié l’application conforme à ses conditions en en faisant l’une de ses premières applications vérifiées. En 2011, Facebook m’a invité à une réunion dans la Silicon Valley (et a payé mes frais de voyage) pour un atelier organisé par Facebook elle souhaitait que davantage d’universitaires utilisent ses données.

On est en droit également de se demander pourquoi Facebook a attendu tant de mois (voire d’années) pour lever le voile sur les activités du centre de recherche américain. Elle a agi avec son aval, en quelque sorte, pendant plusieurs années. De plus, Facebook reprocherait également au centre de recherche d’avoir refusé de se soumettre à sa demande d’audit.

Facebook précise que les différentes apps pourront être réinjectées sur la plateforme lorsqu’elles respecteront les conditions édictées par le réseau social.