Sur le SIGGRAPH 2018, une journaliste de TechCrunch a présenté un robot assez surprenant. Ne s’agissant que d’un buste, il est équipé de moteurs et de capteurs lui permettant de créer des expressions faciales très réalistes. Ce robot serait-il un aperçu de ce qui nous attend dans nos interactions avec les machines ?

SEER robot

Crédit : TechCrunch

SEER, c’est son nom pour Simulative Emotional Expression Robot. Il a été élaboré par Takayuki Todo. Il s’agit peut-être du visage robotisé le plus abouti. Les paupières, les sourcils et les pupilles s’articulent ensemble pour donner des expressions très réalistes. Dans certains cas, le visage peut se reculer, ou se tourner, ce qui renforce d’autant plus certains sentiments.

Dans le cas d’une intégration sur un vrai humanoïde avec des jambes et des bras, le réalisme de SEER viendrait humaniser l’échange entre l’Homme et la machine. Lorsqu’on s’adresse à un robot, ce denier est souvent neutre d’expression, car son rôle n’est pas là. Lorsqu’on s’adresse à Alexa, Google Assistant, ou Siri, leurs réponses sont simples, efficaces. D’une manière générale, les robots avec lesquels nous interagissons et nous interagirons encore pendant quelques années sont des boîtes de conserve intelligentes. Le problème, c’est ce qui arrivera ensuite.

Tout va commencer par nos interactions vocales et auditives. Google avec sa technologie Duplex donne le ton. Son service permet pour l’instant de prendre une réservation dans un restaurant, chez le coiffeur sans que vous ayez à faire quoi ce que soit à part donner un ordre. Les récepteurs de l’appel sont informés qu’ils sont contactés par une intelligence artificielle, néanmoins, des mimiques rendent l’échange humain et non mécanique. Par exemple, le robot va marquer des pauses, faire semblant de réfléchir en insistant sur une syllabe, ou avec des onomatopées comme « hmmmm ».

Imaginons maintenant une association de Google Duplex et SEER. Imaginons un regard emphatique lorsque le robot doit annoncer qu’il ne peut pas effectuer telle tâche, ou que malheureusement le restaurant que vous souhaitiez réserver est complet. Sur un autre aspect, imaginons que nous traitions ce même robot de gros con. Les réponses et réactions faciales de la machine seraient celles d’un Homme. Tantôt attristé, tantôt enjoué, tantôt contrarié. Conséquences à ces réactions : notre corps balance des éléments chimiques dans notre corps. Nous ressentons quelque chose pour la machine.

On pourrait encore extrapoler un peu, mais ces deux éléments bien concrets sont suffisants pour soulever plusieurs questions importantes.
Nos échanges avec les machines seront-ils influencés par leur réalisme ?
La machine ne devrait-elle pas rester intelligente plutôt qu’humaine ?