L’Ouganda part en guerre contre la pornographie sur le net. Le gouvernement souhaite interdire et couper l’accès aux sites pornographiques. La Commission ougandaise des communications (UCC) a ordonné aux fournisseurs de services Internet (FAI) de bloquer tous les sites de contenus pour adultes, internationaux ou locaux.

Depuis 2014, l’Ouganda a adopté une loi anti-pornographie qui punit de peines pouvant aller jusqu’à dix ans d’emprisonnement et 10 millions de shillings (29 000 euros) d’amende, toutes personnes reconnues coupables de production, de publication ou de commerce de matériel pornographique. Début juillet, l’UCC a reçu une liste de plusieurs sites à fermer émanant du Comité de contrôle de la pornographie. 17 sites ougandais et 10 sites pornographiques internationaux ont ainsi été bloqués, dont la plupart seraient des services d’escort.

Le chef de direction de l’UCC, Godfrey Mutabazi, a indiqué que les FAI qui refuseraient de se plier à la directive, s’exposeraient à des sanctions. Cela fait plusieurs années que le gouvernement veut s’attaquer à la pornographie sur Internet. Le ministère de l’éthique et de l’intégrité avait ainsi annoncé vouloir créer un détecteur de contenus pour adultes, capable de nettoyer les ordinateurs des habitants. Finalement cette machine n’a pas été créée. À la place, une équipe de 9 membres est chargée de bloquer l’accès des sites pornographiques.

L’Ouganda, avec une population à 82% chrétienne et 13% musulmane, est un pays où la religion tient une place prépondérante. Le gouvernement n’hésite pas à censurer le web pour préserver l’éthique et la morale. Cette mesure inquiète par ailleurs les défenseurs des libertés individuelles. D’autant qu’elle intervient quelque temps après la décision d’introduire une taxe de 5 centimes pour accéder aux réseaux sociaux.

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