Facebook a annoncé le retrait des fake news susceptibles de créer des violences. Une mesure qui intervient après les lynchages de plusieurs personnes en Inde suite à la propagation de fausses rumeurs.

La gestion des fake news par Facebook fait polémique après le meurtre de Mohammed Azam, accusé à tort d’enlèvements d’enfants. L’homme de 27 ans a été passé à tabac avec deux amis par une foule de 2 000 personnes. Ce drame n’est hélas pas un cas isolé. Selon la presse, plus d’une vingtaine de « lynchages WhatsApp » ont été recensés à travers le pays depuis mai. L’Inde a appelé la célèbre messagerie à réagir.

La société américaine a donc décidé de retirer des contenus trompeurs ou inexacts pouvant engendrer de la violence. « Nous commençons à mettre en oeuvre cette nouvelle politique dans des pays où nous constatons des exemples de désinformation qui ont entraîné des violences », a indiqué Tessa Lyons dirigeante chez Facebook qui s’exprimait à l’occasion d’une rencontre avec des journalistes.

Les appels à la violence et les discours de haine étant déjà interdits par les règles de Facebook, la nouvelle politique se penchera sur des contenus moins explicites. Le réseau s’appuiera sur l’aide d’organisations locales ou d’agences spécialisées afin de déterminer si le contenu doit être supprimé.

Cette mesure a déjà été testée au Sri Lanka, secoué par des violences interreligieuses. Facebook avait été accusé de jouer un rôle dans les violences contre les musulmans après la diffusion sur sa plateforme de fake news accusant, par exemple, ces derniers d’empoisonner les bouddhistes.

La gestion de fakes news est depuis longtemps un sujet délicat pour Facebook, qui peine à trouver l’équilibre entre défenses de la liberté d’expression et lutte contre la désinformation. Ce mercredi, Mark Zuckerberg a d’ailleurs provoqué un tollé outre-Atlantique, en assumant lors d’une interview, de ne pas supprimer les propos négationnistes sur sa plateforme. « Je trouve cela très choquant, mais au bout du compte, je ne crois pas que notre plateforme devrait modérer ce genre d’arguments ». Face aux critiques le patron de Facebook a précisé ses propos : « Notre objectif avec les fake news n’est pas d’empêcher quiconque de dire quelque chose de faux – mais d’empêcher les fausses nouvelles et la désinformation de s’étendre à travers nos services ».