Le parlement ougandais a voté une loi pour imposer l’utilisation des réseaux sociaux. Très controversée dans le pays, cette taxe s’élève à 200 shillings par jour (environ 0,05€) pour les personnes se connectant à des plateformes telles que Facebook, Twitter, ou WhatsApp.

Le président Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986, est à l’initiative de cette loi. Pour lui, les réseaux sociaux favorisent la diffusion de rumeurs, ce qui serait une mauvaise chose. Cette taxe sera appliquée dès le 1er juillet 2018, néanmoins des doutes subsistent sur son application.

En plus d’imposer l’utilisation des réseaux sociaux, cette nouvelle loi intègre d’autres ponctions. On retrouve notamment les transactions faites depuis un mobile à hauteur de 1% de la valeur échangée. Si ce n’est pas énorme, cela remet en cause tout un système monétaire où les transactions mobiles sont très populaires. Pour beaucoup, cette approche va surtout affecter les ougandais les plus pauvres.

Pour mettre ces taxes en place, le gouvernement souhaite enregistrer toutes les cartes SIM du pays. Selon Reuters, en Ouganda il y aurait 23,6 millions d’abonnements, pour 17 millions offrant un accès à internet. Cela représente donc peu de personnes allant potentiellement sur les réseaux sociaux depuis leur mobile, même si la taxe devrait s’étendre au desktop. Pour ce qui est de l’application des 0,05€ par jour, il n’a pas été spécifié la façon dont l’accès aux plateformes sociales serait noté.

Une chose est sûre, si la taxe sur les transactions mobiles pourrait aider à éponger la dette du pays, celle sur les réseaux sociaux est dangereuse pour la liberté d’expression. Pour de nombreux ougandais, Facebook ou Twitter sont une porte ouverte sur le reste du monde, et un accès à l’information à son partage. Appliquer une condition financière à leur accès pourrait compromettre les chances de chacun de s’exprimer sur un sujet.

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