Xiaomi l’entreprise chinoise de smartphones et d’objets connectés va sûrement réaliser une des plus grosses introductions en bourse (IPO) dans le milieu de la tech depuis Alibaba en 2014. Le géant chinois s’apprête à lever 10 milliards de dollars en ventes d’actions, ce qui permettrait d’atteindre sa valorisation à 100 milliards de dollars.

Parmi les BATX (Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi), équivalents des GAFAM américains, Xiaomi était la seule encore absente sur les marchés. Néanmoins, ce sera bientôt chose faite puisque Xiaomi a annoncé le 3 mai dernier avoir déposé son dossier d’introduction à la bourse de Hong Kong. Créée en 2010, la compagnie chinoise est dirigée depuis ses débuts par son fondateur Lei Jun. D’après les analystes, Xiaomi et ce dernier devraient récolter environ 10 milliards de dollars en ventes d’actions, ce qui devrait porter la valorisation de l’entreprise à environ 100 milliards de dollars. Si tout se déroule comme prévu, Xiaomi réaliserait donc la plus importante IPO tech depuis celle du géant du commerce en ligne Alibaba en 2014. Celui-ci était à l’époque valorisé à 168 milliards de dollars après une levée de 25 milliards de dollars sur les marchés. Dans le même registre, on retrouve l’IPO de Facebook en 2012, valorisée 104 milliards de dollars.

Pourtant, il y a deux ans Lei Jun semblait beaucoup moins optimiste et espérait son introduction en bourse aux alentours de 2025. Sûrement dû à la période difficile qu’a traversé Xiaomi de 2014 à 2016. Mais fin 2017, quand l’entreprise de Lei Jun termine l’année à la quatrième place du smartphone mondial (part de marché de 6,9%), il est forcé de changer ses plans. Toujours largement distancé par Samsung (18,2%), Apple (17,9%) et son compatriote Huawei (10,8%), Xiaomi a tout de même connu une excellente croissance de ventes de 79% au quatrième trimestre 2017. D’après IDC, 92 millions de terminaux Xiaomi auraient été écoulés durant l’année 2017, faisant tout de même de l’entreprise chinoise, le constructeur le plus en vogue actuellement.

La Chine mais pas seulement.

La plupart de sa production est distribuée directement dans son pays : la Chine. Mais Xiaomi réalise tout de même de belles percées sur les marchés émergents, notamment en Indonésie, en Russie, mais surtout en Inde où Lei Jun a récolté pas moins d’un milliard de dollars de revenus en 2016.

Toutefois, son modèle économique reste tendu. Xiaomi prône la qualité à bas prix. Comme le modèle Amazon dans le e-commerce, Xiaomi casse les prix des smartphones quitte à réaliser des marges extrêmement faibles et à devoir mettre en place d’autres types de produits ou services comme le fait Amazon avec la publicité et le cloud.

Même si Lei Jun a dépassé Samsung et Apple en Chine et en Inde, il reste relativement peu connu Europe. Les choses devraient sûrement évoluer sachant qu’il s’est déjà attaqué au marché espagnol et doit débarquer en France dès le 22 mai.

Source.