Réunis à Sofia en Bulgarie en marge de l’Eurofin, les ministres des Finances des différents états de l’institution européenne ont affiché leurs divergences face à l’éventualité de mettre en place une taxation des Gafa. Malte, l’Irlande et le Luxembourg, états profitant d’une fiscalité avantageuse, s’y opposent.

« L’Europe est-elle capable de se montrer forte ? ». Par ses mots, le locataire de Bercy Bruno Le Maire a tenu à afficher « sa colère ». Depuis plusieurs mois, l’ancien candidat à la primaire des Républicains militait en faveur de la proposition de la Commission Européenne visant à taxer à hauteur de 3% les géants du numérique. Le Royaume-Uni, mais surtout l’Allemagne, partenaire historique, ont également émis des réserves à l’idée de sanctionner les groupes dont le chiffre d’affaire émarge à plus 750 millions d’euros et dont les entrées d’argent au sein de l’UE vont au-delà de 50 millions d’euros.

Les discussions sur le sujet s’annoncent donc longues et houleuses. En effet, toute décision relevant de l’ordre du fiscal ne peut se prendre sans l’accord unanime de tous les états membres de l’Union européenne. « Si vous allez jusqu’aux élections européennes l’an prochain avec le message : ‘Nous avons beaucoup parlé, beaucoup débattu, mais pris aucune décision’, bonne chance ! » a tenu à alerter Bruno Le Maire.