L’entreprise Cambridge Analytica travaillait à la création de sa propre crypto-monnaie, mais elle a mis le projet en suspens lorsque le scandale lié à Facebook a été révélé.
Le samedi 17 mars, le New York Times et le Guardian révélaient simultanément le scandale dans lequel est embourbé Facebook depuis maintenant un mois. Pour se faire, les médias anglo-saxons ont travaillé main dans la main avec Christopher Wylie, ancien employé de Cambridge Analytica et désormais lanceur d’alerte. Néanmoins, peu de personnes connaissaient cette obscure entreprise avant qu’elle ne se retrouve sous les feux des projecteurs. Basée à Londres, la compagnie travaille à concevoir des stratégies d’influence pour des gouvernements et des organisations. De fait, elle a utilisé un faux test sur Facebook afin de récolter les données de 87 millions d’utilisateurs et d’établir des profils précis. À tel point que les élections américaines et le Brexit auraient pu être influencées par cette pratique. Si les pratiques de l’entreprise se clarifient de jour en jour, il est un point qui n’avait pas été mentionné jusqu’ici.
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Dans un article daté du mardi 17 avril, le New York Times révèle que Cambridge Analytica travaillait à la conception de sa propre monnaie virtuelle. Pour se faire, le journal a travaillé conjointement avec Brittany Kaiser, une ancienne employée de la compagnie, qui a quitté ses fonctions au mois de février. Avant cette révélation, Kaiser avait également indiqué que le faux test de personnalité n’était pas le seul mis en place par Cambridge Analytica et que l’entreprise en avait utilisé plusieurs pour arriver à ses fins. De plus, elle avait affirmé que le chiffre ne s’arrêtait pas à 87 millions de profils volés, mais à beaucoup plus.
Concernant la crypto-monnaie en question, son objectif était de recueillir environ 30 millions de dollars par le biais d’une Initial Coin Offering (ICO). Par la suite, Cambridge Analytica souhaitait utiliser la monnaie virtuelle pour stocker les données personnelles recueillies en ligne et les vendre. À l’origine, Brittany Kaiser et le PDG de Cambridge Analytica, Alexander Nix ont tout deux supervisé l’initiative. Si l’entreprise basée à Londres a confirmé ses informations auprès de Reuters, elle n’a pas indiqué si les travaux étaient toujours en cours sur le long terme. De fait, l’on sait simplement que le projet est actuellement suspendu.
Le New York Times a également révélé que l’entreprise aurait fait la promotion d’une autre crypto-monnaie baptisée Dragon Coin, destinée aux joueurs de casino de la région de Macao. Le journal indique que cette monnaie virtuelle est soutenue par Wan Kuok-koi, un chef de gang basé à Hong Kong. Pour sa part, Cambridge Analytica a nié toutes les connexions avec le gang concerné.