La justice Russe a ordonné vendredi, le blocage de la messagerie sécurisée Telegram. Cette décision fait suite au refus de l’application de se plier à la demande du service de sécurité russe, FSB, qui souhaite avoir accès aux clés de cryptage de Telegram.

Le bras de fer entre le gouvernement russe et les fondateurs de Telegram n’est pas nouveau. Le FSB exige depuis plusieurs mois, sous prétexte de lutte anti-terroriste, que la messagerie lui permette d’accéder aux données de ses utilisateurs. Mais malgré la pression croissante, les fondateurs de Telegram ont toujours refusé de se soumettre à cette demande.

Saisi par l’agence de régulation des communications et des médias, Roskomnadzor, un tribunal de Moscou a donné raison au FSB. La justice a ordonné le blocage de la messagerie sur le territoire russe, jusqu’à ce qu’elle livre au FSB « les informations nécessaires pour décoder des messages électroniques écrits, transmis, reçus« . Une requête inapplicable selon les dirigeants qui affirment qu’ils n’ont pas les moyens techniques de fournir ses informations en raison d’un système complexe. Le co-fondateur de l’application, Pavel Durov, avait demandé à ses avocats de ne pas se rendre à l’audience pour ne pas légitimer une « farce« .

Telegram, qui a atteint récemment les 200 millions d’utilisateurs, a fondé son application autour de la garantie d’une sécurité des données personnelles. Grâce à cette confidentialité, la messagerie Telegram est un outil plébiscité par les politiques ou les journalistes. Telegram a notamment pris beaucoup d’ampleur en Russie où beaucoup d’opposants à Vladimir Poutine l’utilisent. « La confidentialité n’est pas à vendre, et les droits de l’homme ne devraient pas être compromis par peur ou avidité, » a déclaré Pavel Durov. A peine bloqué, l’application Telegram a annoncé qu’elle aurait recours à des techniques de contournement « qui ne requièrent aucune action de la part des utilisateurs« , tels les services de connexion privée « VPN« .