Le suédois Spotify, numéro un mondial de la musique en streaming, a fait ses premiers pas en bourse le 3 avril à New York. Une entrée à Wall Street réussie, qui concrétise l’avènement de ce nouveau type de service musical. La société Spotify, cotée sous le symbole « SPOT », a ouvert à 166 dollars l’action. Un prix d’introduction qui valorisait la société à 29,5 milliards de dollars. Bien plus que les 20 milliards que prédisaient les spécialistes.

Avec 71 millions d’abonnés payants et 4,8 milliards de dollars de revenus, Spotify est le leader incontesté du domaine du streaming musical. À titre de comparaison, son concurrent Apple Music, numéro de 2 du secteur n’affiche que 38 millions d’abonnés payants. Pourtant cette place de numéro 1 et l’essor indéniable du streaming musical, ne lui assure pas une totale sérénité financière. Spotify n’a jamais engrangé de bénéfices depuis sa création en 2006. En cause : les droits d’auteurs que reverse la firme aux artistes. Elle aurait ainsi dépensé 8 milliards d’euros en fin d’année dernière. En entrant en bourse, le géant suédois prévoit d’augmenter son capital de 20 à 30% en un an. À court terme, le but est d’atteindre au minimum les 92 millions.

Daniel EK, patron de la plateforme de streaming, précise que cette introduction en bourse n’est qu’une étape au développement de l’entreprise. « Spotify ne lève pas de capitaux et nos actionnaires comme nos salariés peuvent acheter ou vendre nos actions depuis des années. Donc même si demain nous offre plus de visibilité, cela ne change pas qui nous sommes, ce que nous faisons et la façon dont nous fonctionnons, » a-t-il affirmé. Il n’était d’ailleurs pas présent à la bourse pour son premier jour de cotation et le traditionnel sonné de cloche.

« Spotify n’a jamais été une entreprise normale, » a affirmé Daniel Ek, qui a donc tout logiquement choisi une procédure atypique de « cotation directe » pour son introduction en bourse. Plus simple et moins coûteuse, mais aussi beaucoup plus imprévisible, puisque le prix de l’action est déterminé en fonction de l’offre et de la demande.

Cependant, Spotify entre en bourse à un moment où les valeurs technologiques ont fortement baissé. Facebook a perdu 60 milliards de dollars de capitalisation boursière en deux jours avec le scandale Cambridge Analytica, et a entraîné toutes les entreprises de la tech dans sa chute.

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