Au Royaume-Uni, pays où se trouve le siège de la société Cambridge Analytica (CA), les autorités sont toujours en attente d’un mandat afin de perquisitionner ses serveurs.

Basée à Londres, la société sera suspectée d’avoir exploité à leur insu, les données de 270 000 utilisateurs Facebook et 50 millions de leurs amis. Ces données ont été réutilisées pour la campagne de Donal Trump afin d’optimiser le ciblage des audiences pour l’affichage des publicités en ligne et des appels aux dons. Elle aurait également collaboré avec le camp du Brexit, ce qu’elle dément officiellement. L’influence qu’a eue l’exploitation de ces données est telle que Cambridge Analytica s’est félicité d’avoir réussi à faire gagner des états à Trump durant sa campagne.

Au Royaume-Uni, c’est l’ICO (Information Commissioner’s Office), l’équivalent de notre CNIL, qui souhaite approfondir les tenants et les aboutissants de l’affaire en allant récupérer des informations sur des serveurs. Toujours dans l’attente, l’administration a diffusé un court communiqué sur son site.

« Un juge de la Haute Cour a ajourné la demande de mandat de l’ICO concernant Cambridge Analytica jusqu’à vendredi. L’ICO sera en cour pour poursuivre le mandat afin d’obtenir l’accès aux données et à l’information pour faire avancer notre enquête. »

Depuis mardi, ils sont en attente d’un mandat de perquisition après que CA n’ait pas fourni à temps les informations qui lui ont été demandées. Elizabeth Denham, à la tête de l’ICO, a également demandé à Facebook de mettre fin à ses enquêtes sur place, dans les bureaux de CA afin de ne pas compromettre son enquête. Malheureusement, contrairement à d’autres administrations, l’ICO n’a pas de pouvoir légal pour perquisitionner sans avoir de mandat. Il lui faut donc attendre sagement qu’on le lui accorde.

Cette situation met en lumière le manque de crédit accordé à la CNIL anglaise, qui, dans une époque où les entreprises peuvent souvent négliger les données, ou les exploitées à des fins douteuses, aurait besoin de plus de pouvoir.

Dans l’attente de l’obtention du mandat, il ne fait aucun doute que des ministres britanniques viendront apporter leur soutien aux procédures engagées par l’ICO