Depuis le mois de janvier, la ville de Nice teste une application permettant de filmer des actes d’incivilité et de transmettre en direct les images aux autorités. Du nom de Reporty, l’app serait également équipée de mouchards.

Présentée par le maire de Nice Christian Estrosi, l’application a pour objectif de transmettre les images filmées d’un incident ou d’un délit afin d’aider la police à réagir. Les images s’affichent directement sous les yeux des policiers avant que ceux-ci ne répondent au coup de téléphone. De cette façon, ils peuvent prioriser les événements par ordre de gravité. La mairie développe de la sorte : « La personne qui appelle tombe directement sur le centre de supervision urbaine (CSU) et peut transmettre en direct des images de bonne qualité, ce qui permet de la géolocaliser, de cibler les caméras sur la zone et de dépêcher une patrouille ». Car oui, l’application permet aussi de géolocaliser l’utilisateur à l’origine de l’appel.

Si Nice a la réputation d’être une ville largement surveillée, l’introduction de Reporty ne fait que confirmer cette impression. Mise en oeuvre par une startup israélienne créée par l’ancien premier ministre Ehud Barak, l’app pourrait amener à bien des dérives. De ce fait, le parti socialiste a déjà fait part de son opposition à un tel projet. Si des manuels de déontologie ont été distribué aux volontaires qui testent Reporty, il n’en reste pas moins que cette dernière pose de sacrées questions éthiques. Ne risque-t-elle pas de conduire à des cas de délation pure ?

Deux associations du nom de Exodus Privacy et la Quadrature du Net ont déjà exprimé leurs doute concernant l’application. Selon une analyse du fichier réalisé par la Quadrature du Net, Reporty contiendrait au moins 3 outils Google : Google Ads, Google CrashLytics et Google Firebase. Le mouchard Mixpanel serait aussi intégré à l’app. En substance, cela signifie que trois outils analysent les activités d’un utilisateur.

La ville de Nice s’est récemment exprimé en justifiant du fait que le terme de « mouchard » utilisé par Numerama était faux. Elle a aussi précisé que les outils présents dans Reporty n’étaient pas destinés à « l’espionnage de la vie prive privée ou au suivi géographique ».

Source : Numerama