Depuis longtemps, on nous annonce que le futur de l’IA se jouera dans une guerre entre la Chine et les États-Unis, avec l’Europe comme spectateur. Si pour l’Europe cette situation ne semble pas tendre vers le changement, les États-Unis viennent d’amorcer un premier mouvement vers la Chine. En effet, Google a annoncé ouvrir un centre de recherche pour l’intelligence artificielle au pays de la censure.

Le comble, c’est que l’accès à Google est bloqué depuis des années en Chine, sans parler de nombreux autres services de la firme de Mountain View. L’objectif du pays étant de favoriser le développement de Baidu, sa version chinoise de la société américaine, tout en ayant la possibilité de contrôler cette entité.

« Je suis très excitée de lancer le Google AI China Center, notre premier centre du genre en Asie, pendant nos Google Developer Days à Shanghai. Ce centre rejoint d’autres groupes de recherche sur l’IA que nous avons partout dans le monde à New York, Toronto, Londres, ou Zurich, tous contribuant au même objectif de découvrir des moyens pour rendre l’IA au service de tous, » a annoncé Fei-Fei Li, chercheur en chef pour l’intelligence artificielle et le machine learning chez Google Cloud.

Récemment, le groupe Tencent avait dressé un bilan alarmant sur la main d’oeuvre pour l’intelligence artificielle dans le monde. Le constat d’une étude poussée est qu’il y a 300 000 professionnels de l’IA dans le monde, alors que les besoins se portent à plusieurs millions. L’enjeu ne se situe pas uniquement sur une présence sur les territoires respectifs des belligérants, mais aussi dans le fait d’avoir en sa possession le plus de main d’oeuvre possible.

Comme le souligne Fei-Fei Li dans sa publication, la Chine est un pays où résident certains des « meilleurs experts du monde entre matière d’intelligence artificielle et de machine learning. » Dans une guerre informatique entre les BATX (Baidu Alibaba, Tencent, Xiaomi) et les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft), Google vient certainement de lancer les premières hostilités. Reste à voir ce que la Chine prévoit en retour dans un délai à court ou moyen terme.