Il est rare que Facebook justifie l’un de ses tests pour faire évoluer son algorithme ou encore essayer de nouvelles fonctionnalités. Pourtant, le responsable du « Fil d’actualités » du réseau social, Adam Mosseri, a répondu aux différents articles évoquant la « fin des pages Facebook » :

L’objectif de ce test est de comprendre si les gens préfèrent avoir des lieux séparés pour le contenu personnel et public. Nous allons analyser ce que les gens ont à dire sur l’expérience pour comprendre si c’est une idée qui vaut la peine d’être approfondie. Il n’y a pas actuellement de plan pour étendre ce déploiement au-delà de ces pays test ou pour facturer les pages sur Facebook pour payer toute leur portée dans le fil d’actualités ou Explore. Malheureusement, certains ont fait cette interprétation par erreur, mais ce n’était pas notre intention. – Adam Mosseri, Head of News Feed.

C’est vrai qu’avec les différents titres de blogs et média plus spécialisés sur le social media, l’annonce de Facebook avait de quoi inquiéter les social media managers… Alors que penser de tout ça ? Comme toujours, il faut contre-balancer les diverses informations et prendre du recul. D’un côté, on a les actualités aux titres « putassiers » efficaces pour générer du trafic auprès d’une communauté réactive, les CMs. De l’autre côté, Facebook qui cherche à rassurer les détenteurs de pages Facebook, dont les marques qui sont en définitive ses clients. Pour rappel en 2016, les revenus publicitaires issus de ces derniers ont atteint 26 milliards de dollars.

facebook test la séparation du fil d'actualités des pages

Capture-écran de Google prise le 24 octobre.

Dans le fond, ce test et le bruit qui en découle répondent à deux visions qui au premier abord s’opposent. Mais cela serait trop simpliste. Vous avez sûrement entendu parler du terme « user centric ». Cette démarche de conception basée sur les attentes des utilisateurs. Une démarche très souvent rattachée à l’ergonomie. Et justement, dans ce test où Facebook regarde les impacts sur le fait de différencier fil d’actualité et pages, c’est bien l’utilisateur (vous et moi à titre privé) qui est concerné. Mais indirectement, les pages Facebook (les marques) le sont aussi, car selon les sources citées par Techcrunch, la portée a été divisée par 4. Mais à cet instant, on sort de la démarche « user centric » pour aller à son opposé « site centric » ou plus précisément « page centric ».

Alors que faire si vous êtes ce responsable des comptes sociaux de la marque et que ces derniers sont une source importante de trafic, de revenus ? L’histoire de Facebook nous apprend que « content ou non », les protestations ne serviront à rien. Pour autant, il ne faut pas être pessimiste. Il faut y voir une portée certes en baisse, mais potentiellement beaucoup plus qualitative pour les marques. Il ne faut pas se leurrer sur les performances : une vue de vidéo de Facebook n’est pas égale à une personne convertie. C’est aussi l’occasion pour les pages Facebook de recentrer leurs contenus sur la qualité et pourquoi pas l’exclusivité. Nous sommes saturés de contenus sur le Web donc de la promotion. Facebook souhaite conserver la fidélité de ses membres. Car c’est bien la source originelle de ses revenus publicitaires. Sans eux, les marques ne sauraient absolument pas intéressées.