Né en 2008, Dropbox est aujourd’hui indispensable pour échanger des fichiers et même travailler en temps réel. Qu’il s’agisse de partager ses photos de famille ou bien de collaborer sur un même fichier, Dropbox a su s’imposer comme la référence en matière de stockage en ligne.
Pour comprendre son évolution nous avons rencontré durant le HUBFORUM 2017 Franck Le Tendre, Directeur Général Dropbox France et Europe de l’Ouest.

Depuis toujours, Dropbox a été perçu comme un service dédié aux particuliers. Dropbox Business est arrivé récemment en 2016. Puis Paper dans le même timing. Comment se passe ce virage B2B ?

Créé à l’origine pour s’adresser au marché du consommateur, Dropbox a très vite grossi pour atteindre 500 millions d’utilisateurs à travers le monde. Dropbox Business a accompagné ce phénomène depuis bientôt 4 ans maintenant. Depuis 2013, dès lors que les utilisateurs ont commencé à utiliser Dropbox dans leur milieu professionnel pour collaborer en équipe autour de contenus qu’ils stockaient en ligne.

Nous avons vu cette tendance grossir au point d’avoir aujourd’hui plus de 8 millions d’entreprises dans le monde qui fonctionnent avec Dropbox. 250 000 entreprises travaillent avec l’offre Dropbox Business payante et l’utilisent au quotidien pour travailler, mais également pour collaborer avec les prestataires et les fournisseurs.

Facebook utilise Dropbox non ?

En effet il s’agit d’un très gros client. Nous travaillons avec tous types de structures. Un cabinet d’architecte de 10 personnes pour des projets de construction, mais également des plus grosses entreprises comme Adidas qui a plus de 20 000 utilisateurs. Nous avons ainsi la capacité de solutionner des petits problèmes dans des petites structures comme des gros problèmes dans des grosses entreprises. Nous avons un mix de clients aussi bien dans différents domaines comme la construction, les médias, les services aux professionnels et ainsi de suite…

On parle beaucoup de Digital Asset Management en ce moment en entreprise. Finalement, Dropbox fait ça depuis toujours. Vous aviez cette vision dès le départ ?

Depuis quelques années on essaie effectivement de se rapprocher des métiers. Nous avons adressé de façon assez logique le sujet Dropbox à la population informatique, de manière à comprendre leurs enjeux de structure, de partage et de stockage. Très vite nous nous sommes rendu compte que l’enjeux était plutôt de comprendre l’usage que nos clients ont de Dropbox ce qui nous a permis d’identifier que le marketing est un de ses plus gros utilisateurs.
Nous n’avons pas eu une démarche pro-active pour inciter les gens à utiliser Dropbox, ils sont naturellement venus à l’utiliser dès lors qu’ils travaillent avec des prestataires ou des agences et qu’ils sont amenés à collaborer sur de la photo, vidéo ou des gros fichiers.

Nous les avons accompagnés pour passer de l’envoi physique d’un disque dur par la poste ou d’une pièce jointe par email à la possibilité de travailler ensemble et à distance sur un même fichier. Le marketing a été et continu d’être l’un des plus gros utilisateurs des technologies Dropbox.

Au-delà de l’usage, intégration après intégration, Dropbox et Paper deviennent très souples. Workplace, iOS11, Slack. Face à la concurrence, en 2017 on se doit d’être accessible sur le plus de points de contact possible ?

Dropbox a été conçu dans une logique open-source, une forme qui n’enferme pas un client utilisateur dans un écosystème mais qui au contraire facilite la connexion entre plusieurs écosystèmes différents. On cherche à créer un endroit qui va connecter les différents outils que les professionnels utilisent.
Dropbox va faciliter la fédération des outils de production de contenus quotidiens comme Slack, InDesign, Illustrator…

L’un des enjeux de Paper est de faciliter la mise à jour, l’accès aux documents et la collaboration autour d’un fichier puisque les modifications sont appliquées en temps réel.

Avec cette logique d’API qu’apporte la plateforme Dropbox, nous avons déjà un peu plus de 300 000 applications métiers qui sont connectés à Dropbox et nous avons pour objectif de développer des outils pour toujours faciliter la connexion de ces nouvelles applications.

Je crois savoir que Auchan Direct a fait appel à vos services. Quelles étaient leurs problématiques ?

Ce qui est intéressant dans ce cas, c’est que ce n’est pas Auchan Direct qui a contacté Dropbox pour ses services. Ce sont les collaborateurs qui utilisaient Dropbox dans leur quotidien qui l’ont emmené sur leur lieu de travail. Tout cela dans une approche BottomUp qui a fait prendre conscience qu’il est possible de rendre plus facile le travail collaboratif. Aujourd’hui la totalité des collaborateurs d’Auchan Direct utilisent Dropbox.

Quelle solution a pu apporter Dropbox et comment l’entreprise utilise vos services ?

Assez vite, des outils qui étaient précédemment utilisés ont été remplacés. Paper est devenu l’outil de conduite des réunions ainsi qu’un outil de partage. Nous avons aussi pu observer l’impact direct sur la quantité d’emails envoyés qui a diminuée en même temps que la possibilité de travailler à plusieurs en temps réel sur un document est apparue.

Les notifications, la collaboration, les commentaires, la messagerie autour d’un document se fait aujourd’hui grâce à un outil unique qui est Paper.

Pour finir, quelques pistes pour le futur de Dropbox ? (Nouvelles fonctionnalités, intégrations, développement …)

Nous venons d’un monde basé sur le stockage et nous avons évolué vers la collaboration autour du contenu.
Nous voyons ici un potentiel énorme pour accompagner un processus créatif dans l’entreprise au sens large. Nous pensons que les enjeux liés à la collaboration peuvent emmener les entreprises à repenser la façon dont elles organisent le travail et vont réfléchir non plus en termes de productivité, mais plutôt comment accompagner les collaborateurs dans la libération de leur potentiel créatif.

Nous avons devant nous un avenir qui est déjà tout tracé. Nous sentons qu’il y a beaucoup de projets qui sont menés par les entreprises pour repenser l’espace de travail, l’expérience collaborateur, mais aussi repenser la façon dont nous collaborons en interne et en externe de l’entreprise.

Même les travailleurs repensent eux-mêmes la façon dont ils travaillent au quotidien. Les jeunes générations ne cherchent pas à être salariés d’une entreprise et vont plus facilement se tourner vers des professions indépendantes. Pour autant, les enjeux en termes de collaboration sont toujours là et il faut que les outils accompagnent cette évolution. Nous avons un boulevard devant nous. C’est pourquoi nous présenterons de nouveaux outils le 17 octobre.