L’annonce a été publiée aujourd’hui sur le blog d’actualités The Keyword de Google sous le titre Driving the future of digital subscriptions. L’information concerne une mise à jour d’une règle du moteur de recherche concernant les résultats de recherche et Google Actualités. Cela concerne la règle du « First Click Free ».

Pour beaucoup de monde, la politique du First Click Free n’évoque pas grand-chose, mais pour les médias, sa mise en place en 2005 fut un sérieux tacle envers leur monétisation. Pour rappel, le business model historique des médias (j’entends là les traditionnels comme Le Monde ou Libération en France) était (encore aujourd’hui) l’inscription payante. Un modèle économique permettant aux médias de recevoir une rentrée fixe et régulière et aux lecteurs d’avoir l’accès aux contenus journalistiques.

En 2005, Google, qui était alors un « bébé » avec une vision du web gratuit, mettait en place cette règle afin de promouvoir la gratuité de l’information. Les médias / éditeurs ne respectant pas cette règle se voyait pénaliser dans les résultats de recherche. Ce qui a fait mal, c’est que dans la part de trafic, le moteur de recherche représente entre 30 à plus de 50%…

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À force d’être en colère et de critiquer le moteur de recherche, les médias avaient obtenu une mise à jour de la politique First Click Free en 2009. Google autorisait alors une limite de 5 contenus visibles pour les lecteurs avant d’avoir une fenêtre de « paywall » pour s’abonner afin de voir le reste des contenus. Aujourd’hui Google annonce tout simplement l’arrêt de cette politique et l’annonce prochaine d’une suite de produits et services permettant d’aider les médias à trouver un modèle économique rentable.

La décision de Google de laisser les éditeurs déterminer la quantité de contenu que les lecteurs peuvent extraire de la recherche est un développement positif. Nous sommes également encouragés par la volonté de Google d’envisager d’autres façons de soutenir les modèles commerciaux d’abonnement et nous sommes impatients de continuer à travailler avec eux pour créer des solutions intelligentes. – Kinsey Wilson, conseiller du Mark York Thompson, PDG de New York Times.

La publicité en ligne (display) n’est en effet pas rentable pour les médias avec une équipe de rédaction conséquente. Cependant ce gain de cause obtenu des médias n’est qu’un os à ronger. Le problème est encore plus profond que cette libéralisation du modèle à l’inscription. Les lecteurs se sont aujourd’hui accaparé la gratuité des contenus web. À titre personnel avec Siècle Digital, j’ai eu de nombreuses fois la réplique du « Tout n’est pas gratuit pour les partenariats ? » par des interlocuteurs professionnels au sein de grands groupes du marché de la tech, des assurances et d’autres. L’acculturation entre le web et le modèle économique traditionnel sera encore longue. Aux éditeurs de faire prendre conscience aux lecteurs que les contenus doivent être valorisés. Google garde toujours autant la mainmise.

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