« J’ai parlé avec Mark à propos de [l’intelligence artificielle]. Et sa compréhension du sujet est limitée ». Voilà ce que tweetait en juillet Elon Musk concernant l’opinion et la position de Mark Zuckerberg sur l’intelligence artificielle. Selon le patron de SpaceX, le risque de l’IA est l’absence de régulation, qui pourrait avoir des conséquences négatives et surtout, être dangereuse pour la civilisation. C n’est pas ce genre de commentaires qui va arrêter Zuckerberg, qui travaille en ce moment sur une IA capable d’apprendre les réactions humaines, et ce grâce à Skype.

Encore une fois, un cas flagrant du phénomène de vallée de l’étrange ou vallée dérangeante, une théorie selon laquelle plus un robot ressemble à un humain, plus ses caractéristiques robotiques ressortent et créent une sensation étrange. Pour que le robot soit capable de reproduire des expressions humaines, les chercheurs du laboratoire d’IA de Facebook l’ont formé grâce à des centaines de vidéos de conversations Skype. Par la suite, l’IA aurait réussi les tests d’imitation de l’humain. Pour ce qui est de la méthode, elle a divisé le visage humain en 68 points clefs différents et a surveillé chacun d’eux lors des conversations Skype. Après des heures de dialogues, l’IA était capable de capter et de reproduire les signes, clignements d’oeil ou mouvements de bouches que produisent les gens pour montrer qu’ils écoutent leur interlocuteur. La deuxième étape pour le robot a été de regarder la vidéo d’un homme qui parle et de choisir en temps réel la réaction faciale la plus approprié au contexte.

Skype
Selon Goren Gordon à l’Université de Tel Aviv, malgré le fait que le robot sache maitriser les bases de la communication verbale, cela n’est pas suffisant. Il précise par la suite « Les expressions faciales réelles sont basées sur ce que vous pensez et ressentez ». Le futur d’un tel robot sera de choisir une personnalité, ou alors de pouvoir s’adapter à son interlocuteur humain.

Seulement, pourquoi vouloir toujours faire ressembler l’humain au robot ? Ici, Facebook, s’applique soigneusement à ce que le robot soit capable d’une gestuelle précise, là où Apple souhaitait que Siri s’exprime comme un humain. N’est-ce pas un but vain que de vouloir que la machine soit le reflet parfait de l’homme. Selon Goren Gordon, « À un moment donné, nous sortirons de la vallée étrange et nous arriverons de l’autre côté ». Un « autre coté » où la machine parlera, bougera et ressentira comme humain ?

Quand bien même l’objectif de ressemblance parfaite entre l’homme et la machine serait atteint un jour, cela ne risque-il pas d’être dangereux ?

Source : New Scientist