Est-ce que planter des arbres peut rapporter de l’argent à une agglomération ? La question peut sembler complexe, mais une étude répond par l’affirmative. Dirigée par Theodore Endreny du ‘College of Environmental Science and Forestry’ elle a été mise en ligne à la fin du mois de juillet 2017. Elle affirme que les mégacités, villes de plus de 10 millions d’habitants, pourraient économiser en moyenne 500 millions de dollars par an si elles plantaient plus d’arbres.

L’objectif du projet a d’abété de quantifier l’impact financier des infrastructures végétales pour 10 des plus grands villes du monde. Les villes étudiées étaient Pékin, Buenos Aires, Le Caire, Istanbul, Londres, Los Angeles, Mexico, Moscou, Bombay, et Tokyo. Les chercheurs ont utilisé et adapté le modèle i-Tree imaginé par le Service des forêts des États-Unis. Ce modèle utilise des photos aériennes afin d’évaluer la valeur financière et les gains environnementaux de la canopée urbaine. Jusqu’ici i-Tree n’avait été utilisé que pour avoir un aperçu de la canopée des différentes villes des États-Unis.

La seconde étape pour l’équipe de Theodore Endreny a été de trouver une échelle à appliquer à l’ensemble des villes. Les chercheurs ont donc rassemblé des chiffres sur l’estimation de la contribution des arbres de la ville de Londres dans la réduction de la pollution, le ruissellement des eaux de pluies, ou encore la quantité de carbone retenue.

Enfin, pour chaque ville, les chercheurs ont étudié 500 points aléatoires et les ont classé selon leur potentiel de végétalisation. Tantôt ils sont tombés sur des emplacements de parking, tantôt sur des allées. In fine, la densité de la canopée urbaine varie beaucoup d’une ville à l’autre. Par exemple, l’étude montre qu’au Caire, seulement 8,1% de la surface comprend des arbres, contre 36% à Moscou. La moyenne générale est de 20,9% avec Tokyo en premier de la classe.

Un impact écologique et économique.

Sur les 10 mégacités analysées, la mise en place d’infrastructures végétales, permettrait de créer en moyenne un gain de 501,5 millions $ :
482 millions en réduction de la pollution de l’air ;
11 millions dans l’assainissement des eaux de pluies ;
500 000 dollars dans l’économie d’énergie pour le chauffage et le refroidissement des bâtiments ;
8 millions pour le stockage du CO2.

« Planter plus d’arbres dans les zones potentielles pourrait presque doubler les bénéfices que procure les forêts urbaines. En 2016, il y avait 40 mégacités, regroupant 722 millions de résidents (presque 10% de la population de la Terre) qui pourraient bénéficier de projets de protection de la nature où ils travaillent et vivent. Les stratégies de protection de la nature devraient fonctionner pour maintenir et faire grandir la forêt urbaine, » conclue l’étude sur ScienceDirect.

Sans entrer dans les détails, les externalités négatives dues à la pollution dans les grandes villes sont de plus en plus importantes. Ajouter plus de vert, d’un façon réfléchie et méthodique permettrait non seulement d’apporter une amélioration de la qualité de vie pour les citoyens, mais aussi de générer des économies en grandes parties indirectes.

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