D’ailleurs, c’est en raison de la préparation à cette fameuse entrée en bourse que la société suédoise n’avait pas racheté SoundClound l’an dernier, bien qu’un rapprochement ait eu lieu entre les deux plateformes musicales. Par la suite, de nouvelles informations avaient été dévoilées en mai, à propos du fait que Spotify semblait consolider sa structure afin de se préparer au mieux à faire son entrée à la Nyse (New-York stock exchange, la bourse de NY). Enfin, Spotify semblerait vouloir contourner l’IPO, l’entrée en bourse classique, au profit de la cotation directe. Un projet qui est étudié en ce moment par le SEC, l’organisme de réglementation des marchés boursiers.
Marketplace s’est posé la question de savoir pourquoi Spotify semble s’intéresser de près à la cotation directe, une approche beaucoup moins régulière que l’IPO. À ce sujet, le professeur adjoint de finance à l’École Wharton (Pennsylvanie) déclare que les cotations directes sont rares, « si rare qu’[il n’a] jamais enseigné des cotations directes quand [il] enseigne les introductions en bourse ». Pour une entreprise cotée à 13 milliards de dollars comme Spotify, il est rare de favoriser une logique autre que l’IPO : la plateforme de streaming musical serait d’ailleurs la première cotation directe à la Nyse. En mars, cette dernière avait d’ailleurs demandé à la SEC que certaines normes d’inscriptions soient modifiés afin de favoriser les cotations directes, une demande rapidement renommée la « règle Spotify ». Pour le moment, la SEC n’a pas pris de décisions sur le sujet.
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Mais alors, quel serait les avantages suivant la décision d’une cotation directe ? Selon Luke Taylor, « Ils [Spotify] vont payer à leurs banquiers d’investissement moins de frais, et ils vont laisser moins d’argent sur la table, parce qu’ils ne vont pas vendre des actions à un prix artificiellement bas ». Contrairement à l’IPO, la cotation directe permettra à Spotify d’éviter les exigences de conformité et de divulgation auxquelles sont confrontées les entreprises lors d’une IPO, malgré le fait que l’entreprise devra tout de même se plier aux exigences de déclaration standard lorsqu’elle sera cotée à la Nyse. En économisant aussi les frais de souscription, Spotify s’ouvre tout de même au risque de volatilité, l’ampleur des variations d’un cours, risque que les underwriters essayent éviter en créant la demande (soit en déterminant le prix de l’offre, soit en fournissant un soutien).
Chacun de ces facteurs ouvre le champ de l’imprévisible pour Spotify : la cotation pourrait se dérouler sans accroc comme elle pourrait subir une volatilité inhabituelle lors d’un des actifs financiers.
Source : Bloomberg