En 2016, le Ministère de la Culture et l’AFNOR (Agence Française de Normalisation) réfléchissaient déjà ensemble à la problématique du clavier en France. Finalement, l’AZERTY ne serait pas adapté à la langue Française et ses spécificités, déclarait le Ministère. À l’époque, il en résultait une « simple » amélioration du clavier que nous connaissons, mais les deux organismes ne communiquaient pas sur l’arrivée d’un nouveau clavier. Le projet a finalement pris du retard pour être remis au goût du jour en cette période : le Ministère déclarait il y a peu que « Il [était] dès lors presque impossible d’écrire en français correctement avec un clavier commercialisé en France ». Voici comment l’on en arrive à l’apparition du clavier BEPO.

L’AFNOR a mené une réflexion avec des linguistes, des constructeurs de claviers, des médecins spécialistes des pathologies de la main et des maladies du travail liées à l’ordinateur. L’organisme a fait le constat que les claviers AZERTY ne plaçaient pas toujours l’arobase ou le symbole de l’euro au même endroit, et ne proposaient pas d’accent sur les voyelles. Au final, l’agence fera deux propositions : une amélioration de l’AZERTY et une présentation du BEPO, elle précise tout de même que le second n’a pas pour vocation de remplacer le premier. L’on peut voire BEPO comme le clavier DVORAK, qui a pour objectif de proposer une meilleure optimisation et de réduire le déplacement des doigts entre chaque touche.

Pour des éléments supplémentaires ou des avis extérieurs, l’AFNOR demande l’avis des utilisateurs sur le BEPO. Seulement, pour pouvoir commenter, il faut s’inscrire sur le site, et laisser son avis sur un tableau de commentaires aux multiples règles à respecter. Et renvoyer le document en .docx, format absolument non open-source qui risque de ne pas plaire à tous (et pour cause). Les internautes ont jusqu’au 9 juillet pour donner leur opinion, et il se tiendra par la suite une réunion officielle de dépouillement le 12 juin.

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Même si l’agence précise partout que « Il ne s’agit pas ici de choisir entre une norme AZERTY et une norme BÉPO », l’on peut supposer que la part du marché saisie par le clavier BEPO sera grandissante dans les années à venir, et se fera peut-être au détriment de l’AZERTY.

Source : ZDNet