C’est un fait, pas un vœux pieu, ni de l’idéalisme mais un fait, l’Afrique est le continent de demain. Avec près de 1.2 milliard d’habitants aujourd’hui et le double prévu en 2050 (4 milliards en 2 100), il va littéralement falloir compter avec . Mais quel est le rapport de ce continent avec Internet et l’interconnexion ?
Souvent dépeint comme un continent en marge du développement (on dit en voie de développement quand on est poli), Facebook IQ a mandaté D3 Systems pour effectuer une enquête sur un échantillon national représentatif de 6089 personnes âgées de 18 ans et plus sur trois des plus gros marchés sub-sahariens : le Kenya , Le Nigeria et l’Afrique du Sud.

Les africains ne sont pas « déconnectés », ils sont juste connectés à leurs réalités.

Chaque mois, plus 95 millions de personnes ont accès à Facebook, 97%  ont accès sur leur mobile, et qui dit connexion par mobile dit réseau. Et c’est là que ce trouve la clé de l’usage. En effet, 63% des personnes interrogées révèlent qu’elles sont connectées et que leur interface principale est leurs smartphones . Une particularité des zones où la société est fortement en sablier , internet  fait aussi partie de l’équation , de tel sorte que dans le panel il y a un écart qu’en Europe on n’envisagerait plus . Entre ceux qui sont connectés depuis tellement longtemps qu’ils utilisent Internet comme ils respirent et ceux qui doivent être dans le calcul et achètent de la data chaque jour sur des cartes et rationnent leur utilisation.

Mais comme partout dans le monde, les Millennals tiennent la corde et représentent 76% des personnes connectées et 75% des connexions mensuelles sur Facebook, ils en ont une utilisation beaucoup plus complète que les autres générations :

millenials africains

Pas si différent des autres usages dans le monde, les utilisateurs africains sont venus à Internet pour des raisons de communication avec 78% des interrogés qui avancent cette raison en mettant en avant les applications comme Whatsapp et Messenger. On voit bien bien que les usages ne sont pas si différents des pays occidentaux. Là où le bât blesse, c’est au niveau des infrastructures. Pour la grosse majorité d’entre eux, la connexion reste soumise au bon fonctionnement du réseau électrique avec la présence de nombreuses coupures de courant ou un manque de moyen pour racheter de la data.

utilisation d'internet en afrique

Des problèmes qui amènent à toutes sortes de stratégies, comme 34% des interrogés qui disent n’allumer leurs téléphones que lorsque c’est nécessaire, 46% qui font de même avec leur data ou 38% d’entre eux qui ont plusieurs cartes SIM au cas où un opérateur tombe en panne.

Certains ont même renoncé aux transports en commun pour avoir de quoi acheter de la data (20%) ! C’est dire la place centrale qu’Internet a pris. Autant pour un chauffeur Uber pour qui c’est vitale ou l’utilisation pour le transfert d’argent qui est très répandu et à même un train d’avance sur l’Europe, avec des succes story comme Wari, Mergims ou Afrimarket qui viennent concurrencer les géants Orange Money, WesterUnion et MoneyGram.

Comment donc aborder le marché africain pour les annonceurs ? Personnellement je privilégierait les pistes suivantes.
Il faut impérativement prendre en compte les particularité culturelles qui sont à bien des égards bien plus saillantes que dans un marché mature comme le marché européen qui s’est complètement fondu dans la mondialisation En clair, ne pas arriver avec ces gros sabots et imposer « son marketing ». Compter sur l’ingéniosité locale, comme partenaire et guide, l’innovation à l’africaine est à l’image des problèmes de son environnement : foisonnante. Observez les problèmes !

Avec la population la plus jeune du Globe, ses Millenials sont encore plus l’avenir, mais ces Millenials ne sont pas les nôtres, elle n’est pas par exemple très sensible aux « influenceurs ». C’est le prochain défi à venir , comment les engager ?

L’attrait de sa population pour les plateformes de discussion est-elle un subside de sa forte tradition orale ? En tout cas les services de messageries plus que d’autres devront faire face au défi de fournir un service créatif de discussion tout en contournant les problèmes de connexion.En effet, avec un monde rurale énorme il y a de nombreuses opportunités qui consistent à plus que de pouvoir transférer de l’argent mais aussi de la palabre…
Avec la prolifération des versions Lite, comme Twitter Lite et de nombreuses autres d’applications, le message semble être passé !

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