À l’approche des élections présidentielles 2017, il est indéniable que le digital va jouer un rôle majeur dans le choix de notre nouveau/nouvelle président(e). Nous vous plongeons dans l’ambiance à la sauce digitale afin de mieux comprendre les enjeux du numérique pour cette nouvelle élection. Cette semaine suite et fin de notre dossier sur les fake news, on vous donne des astuces pour les déceler.

La semaine dernière nous vous présentions le fonctionnement du phénomène Fake News et comme celui-ci pénètre la bulle d’information française. Aujourd’hui nous vous donnons notre TOP 4 pour vous en prémunir.

Konbini vous explique en vidéo de manière simple et ludique le concept d’Alternative Facts.

Connaître son ennemi.

Le terme Fake News était méconnu il y a encore quelques mois, mais il est devenu aujourd’hui un mot du langage courant. Ce terme fait partie des différentes formes réunies dans ce qu’on appelle la crise de l’information. Les sites considérés comme des Fakes News refuseront l’évidence, mais ils en maîtrisent clairement les codes. Parmi ces formes ils existent :

  • Alternatives facts : des contre-vérités grossières
  • Fake news : des faux prenant l’apparence d’un article de presse
  • Hoax : un canular viral souvent diffusé par mail
  • Intox : une affirmation erronée volontairement présentée comme vraie
  • Post-vérité : une théorie selon laquelle l’émotion et la croyance comptent
  • Réinformation : défense et diffusion de thèses qui sont bien souvent d’extrême droite
  • Clickbait : une méthode qui consiste à utiliser des titres racoleurs pour générer de l’engagement et du trafic sur son site

Pour vous documenter sur ce phénomène, l’équipe des « décodeurs » du journal le monde a réalisé un très beau travail pour en expliquer les différentes composantes.

Hoax viral pompier

Le dernier Hoax viral démenti : Quentin le Pompier dont l’oeil a été crevé par des forces de l’ordre en 2013 et non par la « racaille ».

Savoir l’identifier.

Mais qui rédige le contenu ? Il est important de lever le doute sur la crédibilité du rédacteur et favoriser ceux qui vous offrent des garanties. Aujourd’hui ces contenus recherchent la viralité et la lumière. Ils sont partagés en grande majorité sur les réseaux sociaux. L’avantage d’internet est de laisser une traçabilité presque indélébile. Une petite recherche dans l’historique pour savoir quelles sont les derniers contenus publiés par cette personne ou dans les derniers articles mis en ligne par un média vous donnera très vite le ton sur la fiabilité de votre interlocuteur.

La difficulté pour les lecteurs aujourd’hui est que le mensonge est devenu denrée commune pour certains politiciens. Ainsi se confrontent « alternative facts », « hoax », « intox » et « fake news » sur les pages de personnalités politiques, ce qui sème le trouble pour les électeurs. Où est la vérité quand d’un côté certains accusent les médias fiables d’être des manipulateurs d’opinions alors qu’eux-même participent à la prolifération des calomnies.

Vous ferez vous-même propre tri, déjà si on élimine la grosse majorité des médias obscurs, « robin des bois » de l’information, « Detective Conan » de l’investigation, qui sont au courant des informations que même la CIA et Carrie Mathison ne détiennent pas, on aura déjà accompli un travail colossal.

Savoir le reconnaitre.

La force du faux aujourd’hui c’est qu’il a assimilé les codes du vrai, mais aussi ceux de la viralité. Si vous analysez le contenu d’un article douteux, vous pourrez très vite le démasquer :

  • L’article, les sources, de même que les contributeurs sont malins. Ils alternent les sources justes et les sources non-vérifiées. Il est important de vérifier leurs origines avec une recherche google ou tout simplement en cliquant dessus et en analysant le contenu sourcé.
  • Les images ne représentent généralement pas la situation illustrée. Si vous faites un clic droit + copier l’adresse de l’image et que vous insérez ce lien dans google images vous y trouverez l’origine. Sinon, si étant petit vous étiez un amateur du jeu des 7 erreurs, vous pouvez trouver les maladresses glissez dans celle-ci.
  • La lourdeur éditoriale est également une pratique commune du phénomène Fakes News. « Partagez en max, les médias n’en parlent pas » ou d’autres formes sont bien connues par les propagateurs de ces informations dites « exclusives ».

jimmy kimmel fake news

Savoir l’apprivoiser.

Le combat engagé contre les fake news par Google et Facebook ainsi que de nombreux médias français et européens est ambitieux. Aujourd’hui même si vous combattez ce phénomène, personne n’a trouvé la solution miracle pour l’éradiquer. Vous ne pouvez empêcher des gouttes d’eau de passer entre les mailles du filet. Les GAFA souhaitent responsabiliser leurs utilisateurs qui doivent signaler les contenus illicites. L’inconvénient étant qu’ils n’ont pas tous accès à ce contenu car il est souvent partagé sur des pages avec des idées politiques fortes avant de finir sur la toile ou dans les articles connexes et le mal est déjà fait.

Les médias comme Le Monde et son équipe des Décodeurs ont mis au point un plugin pour les navigateur Chrome et Firefox qui permet d’identifier ces sites obscurs avec une base de données, mais ils ne peuvent empêcher la création de nouveaux sites qui sont créés chaque jour. Ce travail de mise à jour prend du temps et forcément certains articles finiront sur votre fil d’actualité. Vous pouvez accepter cela car certaines de vos connaissances ne partagent pas les mêmes idéologies que vous et partageront peut-être ces informations, de même qu’on ne peut changer ce si beau modèle de liberté d’expression qu’est le web. Il faut de tout pour faire un monde, en étant en contact avec le phénomène Fake News dans sa forme large, vous apprendrez plus facilement à juger de la fiabilité des contenus. Après, il sera de votre responsabilité de décider si vous souhaitez vous laisser influencer.

La vérité est indispensable à la démocratie, les pratiques d’une partie de nos élus comme les mensonges ou le discrédit du travail des médias nourrissent le phénomène Fake News et alimentent les théories du complot. À vouloir le pouvoir coûte que coûte, nos politiciens fragilisent notre modèle d’internet libre et pousse notre système démocratique au bord du gouffre.