Mettons déjà sur la table quelques statistiques sur les médias sociaux en France. Facebook compte 30 millions d’utilisateurs dans l’hexagone. YouTube en compte 19 millions. Quand à Twitter et Instagram ils en dénombrent respectivement 6 millions et 5,5 millions. Enfin, derrière le petit fantôme de Snapchat se cachent 8 millions d’inscrits.

Un public massif qui cherche le « like » à tout prix et des applications qui font tout pour fournir cette petite dose d’ego-trip quotidienne. Dans ce contexte, est-ce que le son peut offrir la puissance de partage nécéssaire ? Non ! Répondent Facebook ou Twitter si on en croit la place laissée à l’audio.

Est-ce qu’un son peut créer le buzz et faire du bruit ?

Si on est honnête, l’usage d’un réseau social est difficilement compatible avec l’écoute. D’un côté le scrolling frénétique ne permet pas de s’arrêter le temps nécessaire pour entendre un message. De l’autre les réseaux sociaux sont utilisés en tâche de fond de nos vies quotidiennes et nous obligent à couper le son. Interrompre une réunion par le déclenchement intempestif d’une musique c’est assez mal vu. Les réseaux sociaux sont donc contraints au silence.

Pour nous inciter à enclencher le son, on voit apparaitre des titrages et sous-titrages (dédiés il n’y a pas si longtemps au malentendants). Ce système vise à tenter d’arrêter nos yeux surexcités sur une vidéo et pourquoi pas de nous inciter à écouter sa bande son.

Les temps changent. L’écoute aussi.

Dire que l’audio social est mort serait faux. Tous le monde s’accorde à dire que le son possède une capacité unique de partage. Mais pour être honnête, le son à intérêt à être associé à une vidéo pour augmenter sa capacité de partage et si en plus ce son est « Uptown Funk » c’est encore mieux ! La vidéo compte tout de même plus de 2 milliards de vues sur YouTube. L’audio social pour beaucoup c’est donc de la musique sur un clip.

Mais ou se cache l’instagram de l’audio?

On pourrait désigner SoundCloud:  200 millions de personnes qui se partagent 10 heures de musique chaque minute, ça fait un potentiel leader de l’audio social. Mais SoundCloud reste centré sur la musique et fait l’impasse sur d’autres facettes offertes par le son. On y trouve une place limité pour la voix, pour le sound design et pour des usages de l’audio plus ludiques.

audio social

« L’audio social est ailleurs »

D’autre cherche les niches et les exploitent, on en trouve pas mal d’exemples. Si vous faites un  tour sur Pundit on vous invitera à enregistrer de petits message vocaux, à leurs appliquer des filtres marrants et à les partager avec vos amis.

Anchor s’utilise comme Twitter, mais avec de l’audio. Vous enregistrez deux minutes que vous mettez à disposition des utilisateurs en attendant leurs réactions.

Mais la licorne c’est musical.ly. Cette application, qui met en avant un modèle inédit explose chez les jeunes (genre 13 ans) tout en passant sous les radars des vieux (genre 25 ans). C’est bon signe ! L’application dépoussière la pratique du «lip sync» (Synchronisation labiale sur un son lors d’une vidéo de selfie). Avec musical.ly, on se filme sur un playback et on partage le résultat. 130 millions d’inscrits et le soutient de Marc Zuckerberg, ça fait de musical.ly l’application à suivre dans l’univers de l’audio social.

Exemple en vidéo:

C’est un peu mégalo, mais très créatif. Les utilisateurs se sont emparés de l’aplication pour en faire le potentiel « next big think » des prochaines années.

Est ce durable ? Est-ce rentable ?

Peut importe, ça prouve que l’audio social creuse son sillon. Le succès récent du podcast (format pourtant ancien) qui commence à trouver son équilibre prouve que l’on peut faire rimer audio social et audience.