Il y a une époque où parler avec des ordinateurs relevait de la science-fiction, plus maintenant, Google sort  Google Home un « personal assistant » qui se présente sous la forme d’une petite enceinte qui sera en mesure de traiter des demandes de recherche et autres tâches quotidiennes uniquement grâce au son de notre voix. Mais la firme de Mountain View n’est pas seule sur ce secteur et se trouve devancée par Amazon, qui, avec Amazon Echo a transformé le marché en se vendant à des milliers d’exemplaires aux USA. Un gros défi attend Google pour pouvoir challenger et refaire son retard sur Amazon qui a su avoir le nez creux et flairer dès 2014 le marché et les opportunités que représenterait l’IA .

Malgré un lancement discret, l’Echo s’est vendu à 3.5 millions d’unités outre-Atlantique et aujourd’hui Amazon annonce la commercialisation de son produit au Royaume-uni à 149.99£ . Ces « personal assistant » Google Home ou Echo permettent de jouer de la musique, lire les titres, allumer une bouilloire ou la lumière (à condition que la maison soit « intelligente » et ai son matériel connecté en Wi-Fi), bref, une multitude de choses qui semblent laisser Apple sans voix… enfin presque. Il y a bien Siri comme dispositif de commande vocale mais qui reste fidèle aux préceptes de son créateur en ne pouvant interagir qu’avec l’écosystème Apple (défaut corrigé depuis iOS 10) mais qui semble avoir bien du retard avec l’arrivée de ces nouveaux objets. Les micros, omnidirectionnels de l’Echo laissent entendre à travers une pièce et son système de reconnaissance vocale est de loin le meilleur du marché. Il y a bien sur des objectifs (avoués ?) et des rôles bien différents qui leurs sont destinés, l’objectif pour Echo serait de commander via Amazon, faire son shopping vocale en somme. Tandis que le Google Home, lui, voudrait aller plus loin en suivant les consommateurs sur Google et ainsi renforcer encore plus sa stratégie de retargeting et la rendre ultra granulaire, en cohérence avec les possibilités du Pixel ou du projet des voitures Google qui viendrait achever un maillage ultra efficace. Deux instruments similaires pour deux finalités différentes.

Sur ce nouveau terrain de jeux enthousiasmant et plein de promesses subsiste cependant une donnée non négligeable : le consommateur. Pour certains ceci peut être vu comme une intrusion dans la vie privée, le géant californien à toujours flirté avec les limites concernant la question éthique (nous avons tous en tête son réseau social Buzz, l’ancêtre de Google+ qui ajoutait automatiquement toute personne à qui on avait envoyé un mail). De plus là où un cinquième des recherches se font par la voix sur Google Android aux USA, le marché britannique et par expansion européen, n’ont pas l’air très réceptifs à ce mode d’utilisation. En déplaçant le centre de contrôle de la poche à la cuisine ou le salon les deux mastodontes espèrent donc contourner cet obstacle en le rendant plus « naturel ». Si Amazon arrive à reproduire ses performances américaines au Royaume-Uni et en Europe cela leur laisserait un boulevard, du moins une avenue bien dégagée, avec pour seul concurrent Google, qui, je le rappelle accuse un certain retard. Lorsque qu’en 2014 Echo fut lancé aux USA, Amazon a essuyé des critiques sur le fait que les micros n’étaient jamais éteins, toujours à l’affût du mot d’activation, comme une oreille de la marque en permanence sur nous ou chez nous. Deux ans après cette technologie est acceptée et est encrée dans le quotidien des américains, que ce soit pour Apple avec Siri ou Google Now par exemple. En outre le boom des smartphones touche à sa fin chez nous occidentaux, et même si les gens en rachètent tous les deux ans l’industrie à besoin d’un autre produit populaire pour garder son niveau élevé de profit, car d’après le cabinet d’analyse Gartner, ce marché pourrait atteindre les 2 milliards de dollars dans le monde en 2020, une manne non négligeable !
Alors qui poussera la porte du saloon en premier ?