Internet a bousculé les modes de vie et à notamment fait apparaître un nouveau business florissant : la triche sur le web. Faux followers sur Twitter ou faux amis sur Facebook, nous avons tous en tant qu’internaute connu ces profils « fake ». Les avis -fictifs- positifs sont bien trop souvent de rigueur dans l’e-commerce et c’est une opportunité de gagner des milliers d’abonnés rapidement pour augmenter sa popularité et générer du lead.

Des nouveaux métiers sont donc nés. Aujourd’hui des entreprises prétendent vendre des fans, des abonnés et des vues. Fini l’utilisation des données personnelles, le web 2.0 nécessite d’être visible. Et les réseaux sociaux y jouent pour beaucoup : les entreprises sont jugées en fonction du nombre d’abonnés à leur marque ou produits, de leur e-réputation et des avis donnés quotidiennement. Le réflexe de chaque consommateur est de consulter sur le web les critiques et valeurs apportées à ce qu’il souhaite acheter : difficile pour une entreprise de mentir sur ses produits, les internautes se chargent d’être le plus francs et partagent leurs achats et expériences. Dans un même temps, obtenir une bonne popularité sur le web demande du temps. Il est donc plus aisé de s’acheter des faux avis en un clic, que d’attendre patiemment que les vrais utilisateurs parlent en bien de l’enseigne. Sa côte monte à vue d’œil, et cela sans aucun travail à fournir. Tout le monde a besoin d’une e-notorité pour exister, et cela qu’elle soit fausse ou non. De ce fait, tous les secteurs d’activité sont clients : avocats, musiciens, politiciens, magasins, etc. D’ailleurs, les vendeurs proposent des triches de « qualité », autrement dit, il est difficile d’identifier le compte acheté comme faux. Plusieurs gammes de produits sont proposées et des robots font le travail à la place de l’humain. Des programmes informatiques sont réglés pour créer du contenu au fil des commandes. Des profils avec une apparence trompeuse (photo, commentaires, adresse mail, amis,… crédibles) s’actionnent et se diffusent. Ces robots sont aussi capables de pirater des comptes très peu utilisés à l’insu des utilisateurs.

Les avis fictifs fonctionnent sur tous les supports influenceurs. En effet, il en existe aussi dans des sites commerciaux, des blogs, des forums de discussion,… parfois, ce sont les marques elles-mêmes qui les rédigent. Les exemples les plus fréquents mais aussi les plus dévastateurs, s’observent sur les sites de voyages, d’hôtellerie et de restauration. Et cela même si la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) affirme que ces pratiques commerciales sont trompeuses. En effet, ils seraient au nombre de vingt-cinq à chasser et débusquer ces diffuseurs de contenus mensongers. Il est clair que compte tenu du nombre croissant de fraudes, ce nombre parait dérisoire.

Ce phénomène commence d’ailleurs à décrédibiliser les plateformes comme Facebook et Twitter. Sur la longue, qui voudra continuer à partager du contenu sur un monde virtuel derrière lequel il n’existe que des robots ? Leur business étant en jeu, Facebook en mars dernier, et Instagram en décembre 2014, ont mis fin à des milliers de faux profils. Des personnalités (Mitt Romney le candidat à la Maison Blanche aussi bien que Nadine Morano) ont d’ailleurs perdu beaucoup de followers dans la même période… coïncidence ? Bien entendu, ces réseaux sociaux ne peuvent pas pousser au vice leurs critères de suppression, au risque de faire disparaitre des profils avec des vrais utilisateurs derrière. C’est l’exemple même du site « acheter des fans et autres followers pas cher ». Succès fulgurent.

Ainsi, il est aisé pour tout internaute de laisser fuiter une rumeur. Et lorsque la rumeur connait un rapport avec une marque très bien référencée sur le web, cela peut très vite prendre des proportions importantes. Et Internet nous empêche alors de maitriser quoi que ce soit.

Un exemple comique (parmi tant d’autres !) nous le rappelle, c’est le cas de Bruce Willis et Apple. Les médias annonçaient que celui-ci voulait porter plainte contre l’entreprise multinationale américaine. La rumeur était qu’il était « impossible de léguer à ses trois filles sa collection de musique téléchargée depuis des années sur iTunes » (http://leplus.nouvelobs.com/contribution/622318-iphone-5-le-marketing-de-la-rumeur-d-apple-a-atteint-ses-limites.html). C’est un Tweet de la part de son épouse qui témoigne de l’erreur de tous : « It’s not a true story ». Un moyen efficace d’imposer son influence par un simple réseau social.

Sur le web nous le dirons jamais assez, les seuls mots d’ordre : vigilance et honnêteté 😉