Le nombre de contenus télévisuels, principalement les séries, va accroître de façon exponentielle au cours des prochaines années. Quel est le problème me direz-vous ? Et bien, il semble que ce rythme ne puisse être entretenu par le volume de créations originales, d’après de récentes analyses menées par Barclays Research. En guise de solution à cette difficulté, l’étude émet alors l’hypothèse de futures acquisitions de studios américains par des acteurs dynamiques du marché, comme l’imposant Netflix, dans une course effrénée aux contenus originaux, et surtout à l’exception. Retour rapide sur ces analyses, résumées notamment ici.

Quantité versus qualité

En effet, l’étude montre que nous sommes actuellement au prémisse d’une explosion du nombre de contenus produits, principalement par Netflix qui a décidé d’attribuer pas moins de 5 milliards de dollars à sa programmation pour l’année 2016. Une question simple mais fondamentale se pose alors : la quantité sera-t-elle synonyme de qualité ? Sur ce point, toute réponse est envisageable néanmoins les analystes écrivent que “le talent créatif n’est pas infiniment évolutif” (« Creative talent is not infinitely scalable »), et il n’est certainement pas constant vous en conviendrez.

-1x-1Sur ce terrain hautement concurrentiel, la priorité pour des acteurs comme Netflix, se trouve donc dans l’identification rapide de potentiels créatifs, et dans l’établissement de relations pérennes avec ceux qui les produisent : les studios américains (ou producteurs en France), « en particulier ceux qui ont des franchises établies et un écosystème de talent » (« especially those with established franchises and an ecosystem of talent ») selon les analystes. Aussi, il serait plus sensé pour Netflix par exemple d’acheter un studio, et ainsi marquer au fer rouge son exception contre ses rivaux sur le marché.

Jeux de pouvoirs

Aujourd’hui, quand Netflix lance un contenu dit « original », cela ne veut pas toujours signifier que celui-ci ai été produit par lui. Par exemple, il paie une licence à l’ayant-droit Lionsgate Television pour pouvoir diffuser la série « Orange is the new black » sur sa plateforme de SVOD. Si depuis quelques temps maintenant, Netflix se place également en producteur de contenus, il ne serait pas incongru pour lui, d’entreprendre l’acquisition d’un studio américain qui ne ferait que prolonger ses efforts.

Sous la prédiction des analyses de Barclays, favorables à ces “nouveaux” acteurs, se trame pourtant une menace grandissante issue des studios. Effectivement, ces derniers pourraient en réponse, décider de rompre les licences cédées à Netflix. Depuis quelques mois, certains dirigeants ont d’ores et déjà maugréé qu’ils pourraient avoir à réévaluer leur relation avec le service, ce qui viendrait sérieusement entacher le flux constant de contenus de la plateforme.

Cependant, la discussion ne s’en tiendrait pas là, puisque la solution pourrait justement être pour Netflix d’acheter des studios afin de garantir la solidité de son pipeline. Et si Netflix venait aussi à racheter des sociétés de production françaises ? Affaire à suivre…