Voilà plus d’un an que le label French Tech a vu le jour. Ce label a été créé pour être attribué à des villes reconnues pour leur écosystème de startups et donc leur innovation. À présent, on compte neuf villes françaises labellisées. Fières de l’expansion de ce label, 190 startups se sont rendues au Consumer Electronic Show (CES) 2016 pour promouvoir l’innovation française. Ces entreprises sont crées en grande partie par des enfants du numérique. Les règles de leadership y sont transformées, les prises de décisions courtes et participatives.
À l’opposé, il y a les grandes entreprises. Ces dernières ont besoin d’entamer leur transformation numérique afin de continuer d’exister dans un environnement où le digital occupe désormais un rôle stratégique.

Repenser le modèle d’entreprise pour innover.

Les grandes entreprises n’ont pas de problèmes pour penser l’innovation. Elles ont un problème pour la faire émerger. Des organisations et des décisions en silo retardent considérablement le développement de ces entreprises quand des startups croissent de manière exponentielle. Entre alors en jeu le darwinisme digital. La peur pour les entreprises non adaptées de se faire « uberiser » quand d’autres sont les moteurs de cette uberisation.

Pourtant beaucoup de grandes entreprises annoncent se tourner vers le digital et l’innovation. Elles disent repenser leurs façons de faire ou leurs approches du numérique, mais souvent l’entreprise vit l’effet « faites ce que je dis, pas ce que je fais ». L’annonce est là, mais le top management n’applique ou ne pratique par toujours ce qu’il recommande. Et effectivement, votre PDG, DG, ou +1 sont-ils actifs sur les réseaux sociaux ? Participent-ils aux formations ? Comme un sport, la culture digitale doit se pratiquer, et surtout s’appliquer à toutes les couches de l’entreprise pour que tous les collaborateurs se comprennent pouvait-on découvrir au HUBFORUM 2015. Le digital va transformer notre économie en une économie de l’application. Le développeur sera l’ouvrier hautement qualifié de demain. Les talents qui font aujourd’hui la réussite de Google ou Facebook, nous les rechercherons tous dans les mois à venir.

Les jeunes talents (génération x et y) en particulier dans le domaine des technologies (développeurs), ont moins d’affinités avec le modèle classique de l’entreprise. Ils sont à la recherche de projets intéressants. Ils veulent des challenges. Il veulent travailler sur des nouvelles technologies. Ils veulent aussi mener leur carrière de façon autonome et indépendante. Ce que beaucoup d’entreprises proposent outre-Atlantique, tant en terme de technologies que de modèles d’entreprises ou de rémunération, peu d’entreprises françaises le proposent. Et c’est là toute la difficulté d’attirer des talents, en particulier dans le monde du développement.Il est devenu nécessaire d’inventer un nouveau modèle d’entreprise, tourné vers l’innovation, permettant à ces jeunes talents de s’exprimer dans un environnement qui leur convient et de rester dans l’entreprise.

« Les jeunes sont en train d’inventer un nouveau modèle économique. En témoigne la multitude de startups créées par des digital natives [enfants du numérique] et régies par des règles et des philosophies assez inédites : leadership tournant, organisation à trois niveaux hiérarchiques maximum, collaboration avec la concurrence… ».
Emmanuelle Duez – The Boson Project.

L’EDHEC a mené une étude en 2014 auprès de 1 500 jeunes diplômés d’écoles de commerce et d’ingénieurs. Elle montre que 43 % d’entre eux ont quitté leur entreprise moins de deux ans après y être entrés. La raison principale est qu’ils n’avaient pas la possibilité d’y acquérir de nouvelles compétences ou d’évoluer vers un autre poste.

Combien d’entreprises aujourd’hui ont accepté de transformer leurs grilles de salaires pour retenir leurs talents ? Combien de salariés doivent encore aujourd’hui travailler sur des ordinateurs vétustes ? La capacité des grandes entreprises à innover passe aussi par là. Leur taille fait qu’il est très compliqué pour elles d’adopter une organisation similaire aux startups. Alors c’est souvent main dans la main qu’elles vont imaginer les produits de demain, en amorçant parallèlement une longue et difficile transformation.