On le sait tous, le cycliste urbain que nous sommes plus ou moins régulièrement est depuis un bon bout de temps fortement encouragé dans ses démarches par les politiques de nombreux pays, dans le but de réduire les taux de pollution et fluidifier le trafic en ville. De nouvelles pistes cyclables apparaissent. Certaines entreprises proposent une indemnité kilométrique à leurs salariés venant au travail à vélo. Et alors que la niche du vélo à assistance électrique décolle, la ville de Paris subventionne quant à elle 33% du prix d’un vélo électrique, dans la limite de 400€. Mais la tendance croissante du cyclisme urbain est également poussée par de nombreux projets innovants qui émergent chaque jour, visant à améliorer les conditions d’utilisation des cyclistes, leur performance, leur sécurité.

Restons à Paris. Pendant la COP21, quelques utilisateurs de Vélib ont pu tester une trentaine de Vélib électriques mis à disposition sur le parvis de l’Hôtel de Ville. Le principe est simple : il suffit d’insérer une batterie portable dans le guidon de la nouvelle génération de Vélibs pour pouvoir disposer d’une assistance électrique pouvant être utilisée à convenance sur une dizaine de kilomètres.

velib electrique

Fabriquée par le français Forsee Power, cette batterie pesant environ 500g sera la propriété de chacun des utilisateurs. Et bien entendu, on pourra la connecter à notre smartphone, et la recharger avec un câble USB. Une fois chargée et insérée dans le Vélib, elle activera un petit moteur intégré dans chacun des nouveaux vélos gris, que l’on remerciera régulièrement à la rencontre de l’une des nombreuses côtes parisiennes. Côtes d’autant moins désagréables qu’il est depuis peu devenu légal de brûler certains feux, évitant de poser le pied sur le sol.

Au niveau de la signalétique, bon nombre de parisiens on pu observer que le cédez-le-passage cycliste au feu a été généralisé cet été, après une phase de test positive menée dès 2012. Ce dispositif permet aux cyclistes de ne pas tenir compte de la couleur du feu dans certaines situations bien définies et surtout jugées sans danger. Rien de très digital là-dedans, puisqu’il ne s’agit que d’une grosse poignée de panneaux. Il s’avère en fait que le Danemark est en train de pousser l’idée bien plus loin que cela, grâce à la technologie. A Aarhus, seconde plus grande ville danoise après Copenhague, un dispositif destiné à donner le pouvoir de la rue aux cyclistes est actuellement en phase de test.

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Quelques 200 vélos ont récemment été équipés d’une puce RFID (Identification Radiofréquence), ayant pour mission de communiquer avec un dispositif installé sur un feu tricolore régulant le trafic routier. Le test est actuellement mené aux abords d’un carrefour de grande envergure de la ville. Dès lors qu’un nombre suffisant de cyclistes équipés de la puce en question s’approchent des feux concernés, ces derniers passent au vert. Les deux roues à pédales gagnent ainsi la priorité sur l’intersection, et n’ont pas besoin de s’arrêter. Le but est donc de fluidifier le trafic, donnant dans ce cas l’avantage aux vélos, et limitant un certain nombre de situations à risques, comme l’accumulation de cyclistes à l’arrêt au niveau du feu.

La notion de sécurité est en effet omniprésente dans l’univers du cyclisme urbain. Mais elle n’en est pas pour autant redondante et sans surprises, comme le prouve l’existence du casque Hövding, concept innovant qui nous vient également d’Europe du Nord, championne en matière de vélo urbain. Créé par Anna Haupt et Terese Alstin, deux suédoises spécialisées dans le design industriel, il s’agit en réalité d’un airbag que l’on porte autour du cou, comme une écharpe.

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En cas de mouvement brusque et imprévu, ce dernier se gonfle avec de l’hélium, prenant en un dixième de secondes la forme d’une capuche, protégeant ainsi le cou et la tête de l’accidenté. Ce produit est le fruit d’une petite dizaine d’années d’étude et de conception, pendant lesquelles il a fallu trouver l’aspect et le fonctionnement du meilleur moyen selon les deux jeunes femmes de protéger un cycliste. Une fois le concept de l’airbag validé, l’enjeu était ensuite de faire en sorte que l’objet ne s’active qu’en cas d’une vraie situation de danger. Hors de question en effet que l’airbag se déploie sans raison. Pour ce faire, l’équipe a analysé une centaine de cas de chutes, et a conçu grâce aux données extraites un algorithme permettant à l’airbag de s’activer en temps réel, avant même que la tête du cycliste ne touche le sol ou le capot d’une voiture. Pour y parvenir, le casque, muni d’une batterie, enregistre tous les mouvements du cycliste, et parvient à reconnaître toute situation imprévue et dangereuse. D’une valeur de 300 euros, le casque est commercialisé en France, et fait déjà le bonheur des cyclistes voulant rouler cheveux au vent, tant qu’ils ont les deux pieds sur les pédales en tout cas.

Car sécurité peut en effet rimer avec style. C’est le pari que fait également Balight, créé par Leo Liu à Shenzhen : la sécurité est assurée via un dispositif composé d’une armature et de 376 LEDs que l’on accroche aux deux roues du vélo, et qui va donc émettre de la lumière, afin d’être vu de loin.

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Le style quant à lui apparaît au moment où l’on pousse le premier coup de pédale. En roulant, l’équipement transforme les roues en écrans animés, sur lesquels vont apparaître des logos, des gifs… Et pour couronner le tout, l’équipement est jumelé à une app qui permet d’ajouter au concept un aspect social mais également la possibilité pour l’utilisateur de collecter de la data et en savoir plus sur sa manière de rouler, la distance parcourue etc, choses que sont aujourd’hui en capacité de mesurer l’armada impressionnante de roues, pédales, et même antivols connectés existant sur le marché.

Cycliste urbain de 2016, tu t’apprêtes à faire de moins en moins d’efforts physiques, sauf si tu livres des repas à domicile, que tu es un amoureux du pignon fixe, ou que pédaler sur des courts trajets en ville ne te dérange pas. En effet, petit à petit, tu vas te laisser aider par ton vélo, qu’il fonctionne avec une batterie classique ou une batterie à hydrogène, comme celle du vélo basque Alpha, permettant aujourd’hui une autonomie d’un peu plus de 100 km, et rechargeable en 5 minutes. De plus, ta sécurité est renforcée, ton style est assuré. Prêt à parcourir des distances plus longues et plus variées que le simple aller-retour maison-bureau, tu fais partie d’une communauté grandissante, qui pourrait peu à peu prendre le pouvoir sur le bitume. Enfin, tu vas tout connaître de l’utilisation ainsi que de l’état en temps réel de ton vélo, qui compte bien résister quelques années encore avant que tu ne le troques contre un hoverboard qui fonctionne vraiment.