L’information a été révélée par le Wall Street Journal. Celle-ci est un premier pas vers la concrétisation du fait que Facebook désire héberger intégralement les contenus d’acteurs tiers sur sa plateforme.

Baptisée « Instant Articles », cette initiative est présentée selon le journal comme une solution au problème du temps de chargement d’articles externes sur la version mobile de Facebook. Le temps de la redirection du lien d’un article de presse de Facebook Mobile vers le site mobile sur lequel est hébergé le contenu pourrait en effet aller jusqu’à 8 secondes.

Cette nouveauté pourrait d’ailleurs voir le jour dans les semaines à venir, en tout cas avant la fin du mois de Mai 2015. Le concept est simple. Avec Instant Articles, Facebook pourrait héberger l’intégralité de tout contenu publié par l’un de ses partenaires, autour duquel seraient aussi exposées les publicités et autres notifications liées à ce même contenu, comme ce serait le cas sur le site de l’éditeur lui-même.

Déjà de grands groupes en négociation

De nombreux acteurs sont actuellement en négociations avec le géant, dont la nouvelle offre concernerait également les vidéos. On peut d’ores et déjà parler de grands groupes de presse tels que le New-York Times, BuzzFeed et le National Geographic. Ces derniers ont probablement été convaincus entre autres par le fait qu’ils empocheront 100% des revenus générés par la publicité liée à leurs contenus.

Malgré cette concession de la part de Facebook, l’offre ne semble pas pour autant convaincre tous les médias. En effet, des questions se posent au niveau du contrôle des lecteurs. Les internautes vont pouvoir lire des articles sur Facebook, alors qu’auparavant ces derniers n’étaient consultables dans leur intégralité que sur le site des groupes de presse. Cette exclusivité se voit être rompue, et risque indéniablement de faire baisser le trafic sur les sites officiels des médias partenaires. De plus, ceci engendrerait pour ces derniers une perte de contrôle sur leur expérience utilisateur. Enfin, l’accès aux données utilisateurs risque d’être relativement restreint.

Facebook assurément gagnant

De son côté en revanche, Facebook pourrait tirer plusieurs bénéfices de cette innovation.

D’une part, le réseau social pourrait faire augmenter de manière considérable son taux de rétention. En effet, lorsque l’on voit dans notre feed un article nous semblant intéressant, nous ne voyons qu’un extrait de son contenu. Il nous faut alors cliquer sur le lien qui nous fait sortir de Facebook pour nous rediriger vers le site du média qui l’a publié. Rien ne garantit qu’après avoir lu l’article en question nous reviendrons sur Facebook. En intégrant la totalité de l’article dans son interface, Facebook pourra garder les utilisateurs plus longtemps sur le site.

D’autre part, Facebook pourrait aussi intégrer ses propres publicités dans celles qui seront affichées aux côtés des contenus publiés. Dans ce cas en revanche, le réseau social donnerait 70% des revenus générés aux groupes de presse.

Enfin, bien qu’il soit difficile de prédire quelle forme vont prendre les publicités qui seront liées aux contenus intégraux postés sur le réseau social, il est fort probable que Facebook impose à ses partenaires ses propres outils de promotion tels que Atlas et LiveRail.

La balance des bénéfices semble pour l’instant pencher du côté de Facebook, qui ne devrait pas tarder à officialiser le nouveau service. Il sera intéressant de garder un œil sur l’actualité de Google News, qui ne devrait pas tarder à réagir à cette nouvelle.