Les 8 et 9 octobre derniers s’est tenue la cinquième édition du HUBFORUM Paris, dont le thème était cette année « Connect, Transform, or Die !». Vaste programme. Nous avons eu la chance de pouvoir y être présent deux demi-journées pour assister aux conférences données par Microsoft, Orange, Fred&Farid, Parrot ou encore Burger King. Chiffres clés, tendances et enseignements à retenir… nous vous disons tout sur le HUBFORUM 2014 !

Organisé par le HUB Institute et dédié aux experts de la communication, du marketing, des nouvelles technologies ainsi qu’aux entrepreneurs et aux médias, le HUBFORUM proposait, en plus de nombreuses conférences, des workshops thématiques, un espace de networking, et quelques surprises comme une cabine photo connectée. De la « Créativité digitale en Chine », au « Re-branding et nouvelle stratégie de marque » en passant par le « Futur du e-commerce et innovation en 2015 », les thèmes des conférences étaient extrêmement diversifiés.

Cinq tendances de l’évolution du e-commerce en France

Parmi toutes ces conférences, l’une de celles qui nous a le plus intéressé a été donnée par Marc Loliver, Délégué Général de la FEVAD (Fédération E-commerce et Vente A Distance). Celle-ci décrivait cinq éléments clés de l’évolution du e-commerce en France :

– La croissance : l’e-commerce français connaît une croissance de +10,5% depuis le début de l’année 2014. Les dépenses annuelles faites par les internautes français via les sites e-commerce sont ainsi évaluées à environ six milliards d’euros. Un nouveau site d’e-commerce apparaît sur le web toutes les 30 minutes. Si cette croissance continue, on devrait franchir la barre des 150 000 sites de e-commerce en France, estime Marc Lolivier. Pour se rendre compte de l’ampleur du phénomène, le e-commerce progresse 10 fois plus vite que le commerce traditionnel.
– Le mobile : à ce jour, 15% des internautes achètent sur l’Internet mobile. Mieux encore : le mobile constitue désormais 20% du chiffre d’affaire des sites leaders du e-commerce français avec des pics à 50% du CA pour certains sites événementiels. Autre phénomène lié à la mobilité : 43% des mobinautes ont déjà consulté leur mobile dans un magasin pour se renseigner sur les produits.
– La monétisation de l’audience : en moyenne plus de 20% des ventes des sites e-commerce français se font à l’aide des marketplaces. Un acheteur sur deux d’un site hybride a acheté sur la marketplace.
– L’intégration : utiliser le e-commerce pour attirer le consommateur en magasin. 23% des cyber-acheteurs ont ainsi déjà utilisé le click & collect (fait de commander en ligne et de venir cherche le produit en magasin). Parmi eux, 64% en auraient profité pour acheter un autre produit sur place.
– L’internationalisation du e-commerce. Plus de 15% des internautes européens achètent sur des sites e-commerce étrangers. 57% des sites membres de la FEVAD sont présents à l’international, un chiffre en constante augmentation.

Faire passer ses communautés du virtuel au réel

La question de la dé-virtualisation de la communauté a beaucoup été abordée dans cette cinquième édition du HUBFORUM. « J’ai beaucoup de fans ou de followers sur les réseaux sociaux, mais comment les faire passer du virtuel au réel ? ». Il n’y pas bien sûr pas de recette miracle. Cependant, trois études de cas très instructives apportent des éléments de réponse.

Cas 1 : Meetic
Pour Jessica Delpirou, Country Manager France chez Meetic, la data est un levier qui a permis au site de rencontre de faire passer sa communauté du virtuel au réel. Le site de rencontres possède en effet une grosse force de ciblage avec plus de 176 critères pouvant être rempli par l’internaute : les classiques bien-sûr (sexe, âge etc…), mais aussi des critères physiques, taille, couleur des cheveux… et même des informations liées à l’intimité de l’individu, comme par exemple sa confession religieuse. Cette force de ciblage, alliée au fait que les marques ont de plus en plus de mal à émerger sur les canaux numériques traditionnels, a incité Meetic à lancer sa régie interne destinée aux annonceurs et aux marques. Cette régie propose notamment des possibilités événementielles : plus de 3 000 soirées ont déjà été organisées dans 130 villes européennes, avec un total de 260 000 personnes touchées. Elles peuvent par exemple prendre la forme d’ateliers en lien avec les centres d’intérêts des utilisateurs du site (cuisine, dégustation de vin etc…). Ainsi, Meetic devient un média à part entière, mais son cœur de métier reste le même. Toutefois, la communauté, elle, est bien passée du virtuel au réel.

Cas 2 : Soprano
Pour son nouvel album, « Cosmopolitanie », le rappeur Soprano a souhaité lui aussi dé-virtualiser sa communauté. L’objectif étant de valoriser ses fans, tous ses fans, pourtant très nombreux (1,35M d’abonnés sur Twitter). Pour y parvenir, le marseillais a d’abord misé sur un clip participatif pour sa chanson Cosmo. Les fans ont ainsi pu se filmer et envoyer leurs vidéos faites sur leurs smartphones, Go Pro etc… à Soprano, pour les voir intégrées au clip. Quelques célébrités ont également joué le jeu. Bien sûr, impossible d’intégrer plusieurs milliers de personnes dans un clip de 4mn. Mais le rappeur a pensé à tout. Grâce à une application, les fans ont pu se prendre en selfie et voir leur photo être intégrée à une mosaïque géante formant la pochette d’album de Cosmopolitanie. La communauté de fans est ainsi passée du virtuel au réel en étant valorisée sur un support physique qu’est la pochette d’album.

Cas 3 : Burger King
Son arrivée était très attendue en France. Au-delà de sa judicieuse campagne sur les réseaux sociaux (on se souvient notamment du très bien vu « On ouvre un restaurant dans la ville du dernier qui commentera ce post. »), Burger King a très bien su faire passer sa communauté du virtuel au réel. C’est ce qu’a expliqué Georges Mohammed-Cherif, CEO de l’agence Buzzman qui a travaillé main dans la main avec Burger King sur le sujet. La chaîne de restauration rapide a ainsi annoncé l’ouverture de nouveaux restaurants en matérialisant en pleine rue des tweets d’internautes se plaignant du faible nombre de Burger King, et en y répondant. Malin.

Burger King

Zoom sur l’innovation

Au HUBFORUM 2014, l’innovation était bien sûr au centre de toutes les conversations. Et qui de mieux placé pour venir parler d’innovation qu’Henri Seydoux, CEO de Parrot, l’entreprise française notamment connue pour ses jouets connectés MiniDrone et Jumping Sumo. Henri Seydoux a d’abord rappelé combien il est difficile d’innover au sein d’une entreprise. Et que pour cette raison, « le boss doit montrer le chemin ». Ainsi, parmi les 450 ingénieurs travaillant chez Parrot, une partie d’entre eux sont encouragés à travailler en micro-équipe sur des projets innovants, l’entreprise devenant ainsi en quelque sorte un incubateur de start-up. Comment innover ? Là encore par de recette miracle. Toutefois, pour Henri Seydoux, l’innovation naît d’une interdiction et d’une obligation : « ne pas copier, et tutoyer l’interdit », a-t-il expliqué avant de dévoiler en excluvisité une vidéo de la nouvelle pépite de Parrot, le Bepop Drone.

Bien évidemment, de nombreux autres sujets ont été abordés tout au long du HUBFORUM : storytelling, transformation digitale, omnicanalité… ces deux demi-journées ont été très riches et il est impossible d’en faire le compte-rendu en un seul article. Une chose est sûre, avec plus de 1 500 participants, de 15 000 mentions sur Twitter et avec 80 speakers de grande qualité, le HUBFORUM 2014 est un vrai succès, et il nous tarde d’être en 2015 pour la prochaine édition.