Le fantasque PDG de Tesla, Elon Musk, a annoncé dans une interview avec un chercheur du M.I.T (Massachusetts Institute of Technology), que sa société aurait énormément d’avance sur les autres en matière de conduite autonome. Selon lui, les progrès de Tesla sont tels en la matière qu’il serait choqué si son autopilot dans sa dernière version ne devenait pas plus fiable qu’un conducteur humain avant la fin de l’année 2020.

Elon Musk n’a vraiment pas la langue dans sa poche. Dans une interview avec un chercheur du MIT publiée sur YouTube ce vendredi, il s’est montré très sûr de lui quand à l’avance de sa société dans la course à la voiture autonome. En effet, il a déclaré « Pour moi, en ce moment, c’est jeu, set, et match. Je pourrais me tromper, mais il semble que Tesla soit largement en avance sur tout le monde ».

Musk est très clair quant aux progrès de sa société, il a déclaré que les clients de Tesla devraient garder les mains sur le volant « pendant au moins six mois ou quelque chose comme ça ». Ce qui signifie que l’autopilot totalement autonome de Tesla devrait arriver très vite. Ceci étant, il s’est lui-même corrigé dans la même interview en déclarant qu’il serait choqué si sa technologie de conduite autonome ne devenait pas sûre au point de rendre l’intervention du conducteur dommageable pour la sécurité avant « l’année prochaine au plus tard ». Bien qu’il semble possible selon lui que son système de conduite autonome soit performant d’ici fin 2019, la date la plus crédible reste donc fin 2020.

Rappelons tout de même que le PDG de Tesla et SpaceX a une légère tendance à s’enflammer sur la progression de ses projets. En 2015, il avait déclaré que les voitures totalement autonomes débarqueraient en 2017. Dans le même genre, il prévoit d’envoyer des hommes sur Mars au milieu des années 2020 alors que la NASA elle-même ne prévoit pas d’envoyer son premier cosmonaute sur la planète rouge avant 2033.

Aussi, il convient de savoir que les autres constructeurs automobiles travaillant sur des véhicules autonomes sont beaucoup moins optimistes. Le PDG de Ford a par exemple déclaré que, bien que sa société compte introduire des véhicules à conduite entièrement autonome d’ici 2021, les choses allaient s’avérer complexes.

Selon Brad Templeton, un ancien associé de Google, « L’Autopilot de Tesla n’est même pas encore proche de ce qu’était Waymo (pour rappel, la filiale consacrée aux voitures autonomes de Google) il y’a 6 ans ». Si on en croit Ars Technica, le géant américain avait à l’époque développé un système d’assistance à la conduite proche des performances de l’Autopilot, mais avait renoncé à le commercialiser de peur que les conducteurs cessent de prêter attention à ce qui se passe devant eux.

C’est pourquoi il se serait tourné vers le développement de véhicules autonomes ne comptant pas sur la présence éventuelle d’un conducteur pour reprendre le contrôle. Plusieurs années plus tard, ses « taxis » Waymo autonomes ont toujours besoin d’un pilote. D’un autre côté, rappelons que si l’Autopilot de Tesla devient performant au point de rendre l’intervention humaine plus néfaste qu’autre chose pour la qualité de la conduite, il semblerait inutile que les possesseurs de Tesla gardent un oeil sur la route.

Quoi qu’il en soit, même si Elon Musk tient parole et débloque les premiers véhicules plus efficaces que les hommes en termes de conduite en 2020, il n’est pas dit que vous pourrez rouler les yeux fermés dans la même année. Les gouvernements restent très prudents quant aux libertés de circulation données aux véhicules autonomes. À l’heure actuelle, la circulation de véhicules sans chauffeurs « actifs » reste très restreinte, et les gouvernements mettent un point d’honneur à ce que ces derniers soient prêts à reprendre le contrôle de leur véhicule à tout moment.