C’est la première interview de Ren Zhengfei depuis l’arrestation de sa fille au Canada en décembre dernier. Souvenez-vous, Meng Wanzhou, CFO de Huawei était arrêtée sur l’ordre des autorités américaines pour soupçons de violation de la loi instaurée contre l’Iran. Au-delà de cette arrestation, les États-Unis et la Chine se livrent à une nouvelle forme de guerre froide à travers cette société. D’ailleurs le Royaume-Uni déclarait il y a quelques jours qu’il ne tiendrait pas compte des conseils formulés par les États-Unis à propos du soit-disant réseau d’espionnage chinois via la 5G d’Huawei.

Pour le fondateur de Huawei, son entreprise est trop trop importante pour faire faillite et pour que le monde puisse s’en passer. Toutes ces accusations ne suffiront pas à écraser Huawei pour son fondateur, le puissant Ren Zhengfei. Voici sa déclaration : « il n’y a aucun moyen possible pour que les États-Unis puissent nous écraser. Le monde ne peut pas se passer de nous parce que nous sommes plus avancés que nos concurrents. Même si le gouvernement américain persuade d’autres pays de ne pas travailler avec nous temporairement, nous trouverons toujours un moyen de nous en sortir. »

Le contexte est aussi compliqué pour le Canada qui se retrouve pris entre deux puissances. La Chine avait d’ailleurs procédé à une arrestation arbitraire d’un touriste canadien, et avait aggravé le jugement d’un ressortissant accusé de trafic de drogue. China Daily, le média d’état du pays écrivait il y a quelques semaines que « si le Canada continue de faire ce que les États-Unis exigent de lui, ses relations avec la Chine, y compris ses relations commerciales, vont certainement se détériorer davantage ». Aujourd’hui, les représentants du gouvernement américain n’ont plus peur d’affirmer que la société représente une menace pour la sécurité nationale et qu’elle pourrait être utilisée comme navire d’espionnage par le gouvernement chinois. Huawei a plusieurs fois nié ces accusations.