Depuis la création du premier véhicule autonome moderne par Tesla, le marché semble se préparer à un âge d’or. Les technologies autonomes commencent à sortir de leur cadre habituel avec la création de véhicules pour la livraison, comme le concept EZ-PRO par Renault. N’oublions pas le projet de la SNCF de rentre certains trains autonomes pour 2023. Il semble que la France ne souhaite pas rater le coche. Il ne manquait plus qu’un seul élément pour que le lancement de la saga véhicule autonome français soit complet : que les transports en commun urbains prennent voix au chapitre. C’est désormais chose faite. Alors que de nombreux tests de véhicules automatiques ont déjà eu lieu, la RATP va ouvrir la voie à l’échelle publique. La célèbre régie parisienne souhaite ouvrir une première ligne de bus autonome dès l’année prochaine.

Comment ça marche, déjà ?

Les véhicules autonomes sont équipés de nombreux capteurs numériques et de caméras qui leur permettent de récolter en permanence des données sur leur environnement. Cela peut aller aussi bien du nombre de flaques sur la chaussée qu’à la vitesse des voitures qui les entourent. Ces données sont ensuite traitées par une intelligence artificielle rigoureusement entrainée à l’ensemble des enjeux routiers, qui va sélectionner les décisions à prendre par le transport autonome. Pour les lignes de transports en commun, des capteurs seront également disposés dans les rues, notamment sur les éléments urbains comme les feux et les lampadaires selon Marie-Claude Dupuis, la directrice du projet de lancement de la technologie à la RATP.

Des premiers tests précautionneux

La RATP est consciente de l’importance capitale de la réussite de ces premiers tests. Elle a donc décidé de commencer l’automatisation avec la ligne de bus 393. Cette ligne circule sur une voie exclusivement réservée aux bus, les risques d’accidents majeurs seront donc minimes, d’autant que les bus ne circulent pas à une très grande vitesse. Il est capital d’éviter toute mauvaise presse pour les véhicules autonomes car les médias sont critiques. Alors qu’ils devraient permettre de réduire de 90% les incidents (représentation de l’erreur humaine dans les faits), et que les premiers tests sont généralement très concluants dans tout les espaces, la moindre erreur fait vraiment l’objet d’une forte attention médiatique. On se rappellera notamment de la voiture autonome de Tesla, qui a été incendiée, alors que rapporté à des centaines de milliers de kilomètres, elle a été trois fois moins dangereuse que les véhicules manuels sur la même distance. Côté transport en commun, une navette des français de Navya avait été percutée dès son premier jour de mise en circulation. On retient donc souvent le pire. Cependant, Marie-Claude Dupuis a insisté : « On ne va pas lâcher un bus autonome dans la nature comme ça, sans précaution ».

Un lancement rendu possible par une (petite) bataille législative

On le sait, la France est un pays avec une forte densité de textes de lois. Pour lancer les véhicules autonomes, il a donc fallu effectuer un grand nombre de démarches. C’est depuis un décret du 28 mars 2018 que les véhicules autonomes ont vraiment gagné en liberté. Une liberté qui a un prix. Le décret stipule qu’un chauffeur doit rester présent dans les véhicules, et pouvoir reprendre le contrôle à tout moment. Rien d’étonnant, donc, à ce que la RATP conserve un chauffeur dans la ligne 393.

La confirmation d’un savoir-faire

Le lancement de cette ligne de bus autonome n’est pas qu’un simple pari. Bien évidemment, la régie parisienne a déjà testé des technologies autonomes cette année et la précédente. En février 2018, la RATP avait notamment présenté un véhicule qui se garait tout seul, fruit d’un partenariat entre le CEA (commission des énergies atomiques), IVECO BUS, et eux-même. Pas d’inquiétude donc à avoir notre sécurité dans les transports reposant entre de bonnes … IA.