Suite et fin du dossier que nous consacrons à la conférence donnée par BETC Digital début avril sur le SXSW 2015. Retrouvez ici et les épisodes 1 et 2.

4. Make innovation happen

Souvenez vous, dans l’article précédent on parle de l’importance du design et aussi de l’exemple de cette ville, Los Angeles, qui veut résoudre les problèmes d’aujourd’hui avec des solutions d’aujourd’hui (équiper les places de parking de capteurs pour signaler quand elles sont libres plutôt que d’entamer un long et coûteux projet de construction d’un énième parking). Si une ville est capable de se remettre en question et d’utiliser le digital au service de l’innovation, comment les grandes entreprises peuvent-elles le faire ?
Eric Schmidt (PDG de Google de 2001 à 2011) racontait que l’innovation par essence requiert un peu d’irrespect des règles. C’est entre autres pour ça qu’il est si difficile de l’intégrer dans les grandes entreprises. BETC Digital pose la question : peut-on processer la naissance de l’innovation ?

> La Adobe Kickbox
L’initiative d’Adobe a retenu l’attention de nos conférenciers : chez Adobe, grande entreprise internationale, des box ont en effet été mises à disposition de tous les collaborateurs souhaitant développer une idée, quels que soient leur service et leurs fonctions. Elles contenaient une méthode d’accompagnement dans le développement de leur idée et une carte bleue avec 1000 dollars pour les aider à démarrer. 6 étapes ultra processées au service de l’innovation, qui encouragent les gens à collaborer et agir vite, et ont donné lieu à des réalisations concrètes. Plus de 10.000 box ont été distribuées (faites le calcul pour le budget). Intéressant comme approche non ?

> Le growthhacking

Aaaah, le growthhacking. Buzzword du moment, son principe s’expose aisément : innover et tester en permanence dans un objectif de croissance.
Ainsi a-t-on appris que chez Amazon, toutes les 2 secondes, le site est updaté. La machine apprend et change un wording, la couleur d’un bouton, une taille de typo etc… Une sacrée leçon pour tous ceux qui mettent 18 mois à changer leur site et ne le touchent plus ensuite pendant des mois et des mois…
Moins spectaculaire mais tout aussi parlant, un chiffre d’A/B testing de DropBox laisse également rêveur :

Bref, le mot d’ordre du growthhacker : se remettre en cause en permanence, se challenger en permanence, et tester re-tester et tester encore. La bonne nouvelle, c’est que tout le monde peut essayer. Oui cher lecteur, vous aussi.

5. Reinventing content for the SOMO world

> Les app du moment
Meerkat était le grand buzz du SXSW. Vous savez, cette application qui permet de livestreamer sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, elle a été rattrapée et dépassée par Periscope, l’app propriétaire de Twitter. Si votre serviteur est persuadé que ces innos ont le potentiel de bousculer durablement notre rapport à l’information et aux média, BETC Digital nous rappelle à quel point on peut vite déraper sur ces innovations encore mal maîtrisées. Comme par exemple Madonna qui diffuse un clip sur Merkaat (c’est un outil de direct cocotte, diffuser un clip enregistré ça n’a pas de sens). Ou Nicolas Sarkozy qui se fait troller sur Periscope, contrée vierge sans modérateur…

> Pour l’amour du buzz
L’équipe enchaîne ensuite sur le célèbre site Buzzfeed, rois du pétrole du buzz comme leur nom l’indique.

La conférence a évidemment porté sur le sujet le plus viral à ce jour du site : la fameuse couleur de la fameuse robe. Ce que Buzzfeed a révélé, c’est que le sujet n’avait pas « juste » éclaté. Il est né d’une conjonction de facteurs :
1/ un sujet « polémique » par essence puisque la question avait déjà divisé 4 personnes à un mariage,
2/ une interpellation du CM de Buzzfeed, qui constate par lui-même en interrogeant ses collègues que le sujet divise,
3/ du storytelling autour du sujet : plus de 40 posts ont été émis par Buzzfeed sur la robe. Pas 1. 40 !
Explications de scientifiques, inputs de stars (comment les célébrités la voient-elles ?…), la robe a été décortiquée selon tous les angles. Tout cela pour dire que si le sujet est devenu viral, c’est que le CM a su « entendre » les réactions des gens, « sentir » l’intérêt que le sujet suscitait, et le travailler.
Aussi Jonah Peretti (Monsieur Buzzfeed) souligne-t-il que quand on commence à développer des contenus dont on attend quelques chose de social, il ne faut pas être uniquement passionné par les contenus mais aussi par ce que les gens en font. Autrement dit, quand vous embauchez des gens dans vos équipes sociales, il faut des « slaves to the fave ». Diffuser les contenus n’est que le début. Cela devient conversationnel quand on engage avec les personnes qui commentent.

> Content on Mobile
BETC Digital nous interpelle ensuite sur la question des contenus adaptés au mobile. Nous ne vous ferons pas l’outrage de rappeler les chiffres de pénétration et consommation sur smartphone.
Alors Mobile First oui, ça va vous avez compris, mais qu’en est-il pour vos contenus ?

Petit conseil de nos conférenciers auxquels nous nous joignons chaleureusement : lisez donc vos articles, vos emails et vos newsletters sur mobile, juste pour voir, comme ça… Il n’est pas impossible que vous ayez une ou deux (mauvaises?) surprises…

Pour conclure la présentation, Olivier et Sebastien nous livrent quelques verbatims d’ados, recueillis lors d’une conférence animée par des représentants de cette toujours si mystérieuse espèce :

Des vrais digital native qui maîtrisent les règles du digital et le vocabulaire du marketing. Par exemple, ils parlent des différentes « personaes » qu’ils utilisent pour surfer sur les médias sociaux sans être systématiquement repérés. Ils sont aussi très conscients que leurs mails sont lus par des robots mais disent que cela ne les dérange pas outre mesure puisque tant qu’à avoir de la publicité, autant qu’elle soit ciblée.

Voilà nous touchons à la fin du compte-rendu. Vous pouvez retrouver les liens vers les 2 premiers articles au début de cet article.
@mheberard