Pépinière d’entreprises, hôtel d’entreprises, incubateur, accélérateur, couveuse, coworking, startups, jeune entreprise innovante, crowdfunding, business angels, et j’en passe ! Pas facile de faire le tri entre tous ces termes ! La maîtrise de ce vocabulaire est cependant importante pour bien comprendre le fonctionnement de « l’éco-système startup » (hop, encore un terme supplémentaire).

Je vous propose dans ce premier article dédié aux startups, de faire le point sur les différentes structures d’accompagnement à l’entrepreneuriat, afin d’arrêter de vous mélanger les pinceaux !

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Trololo ! Enfin un article avec des définitions claires sur les startups !

Si l’univers startup ou l’aventure entrepreneuriale vous intéresse, la multitude de lieux et structures dédiés à l’accompagnement des nouvelles entreprises peut paraître quelque peu compliquée à comprendre …

Ces différents termes sont d’ailleurs souvent mal utilisés ou peu expliqués, ce qui n’arrange pas les choses ! Nous allons tenter de démêler tout ça avec un petit lexique que j’espère clair et suffisamment complet pour que vous puissiez différencier les différentes structures, leurs missions et à quelle étape de la création de votre startup elles peuvent s’avérer utiles ! 

Une Startup c’est quoi ?

Et oui, avant d’entrer dans le vif du sujet, il me semble important de faire un petit topo sur ce que l’on appelle si facilement une Startup : Alors, combattons rapidement l’idée la plus répandue, une startup, n’est pas une entreprise, mais une philosophie. Alors j’entends déjà certains d’entre vous ruminer des choses du genre : « mais qu’est-ce qu’il raconte celui-là, j’en connais plein des startups moi et c’est des entreprises avec pignon sur rue ! » Oui, mais non, oublions certaines définitions peu complètes : une startup n’est pas une entreprise en droit français, la plupart des entreprises que l’on appelle startup sont d’ailleurs des SAS ou tout simplement des SARL.

La startup c’est avant tout une philosophie et une méthode de fonctionnement particulière qui fait qu’elle s’oppose aux entreprises dites « traditionnelles ». Concrètement la différence avec une société traditionnelle, c’est qu’une startup est caractérisée par son âge récent (on parle même de startup pour des entreprises encore à l’état de projet). Il s’agit donc d’entreprises en gestation qui démarrent leurs activités et se caractérisent surtout par leurs recherches en terme d’innovation. Les startups sont donc de jeunes sociétés à fort potentiel de croissance qui se définissent par le bousculement des habitudes dans leur domaine.

La Couveuse : pour la naissance de votre projet

La couveuse est le premier maillon auquel un entrepreneur peut faire appel. Les couveuses sont des structures publiques qui permettent aux futurs créateurs d’entreprise de tester leur projet grâce à divers outils et processus. La couveuse dispose d’ailleurs d’un contrat particulier visant à couvrir l’entrepreneur : le CAPE (Contrat d’Appui au Projet d’Entreprise).

Les missions des couveuses sont :

  • D’accompagner le créateur dans sa période de création,
  • De proposer des formations individuelles ou collectives pour former le créateur aux divers aspects du métier de chef d’entreprise,
  • Un coaching et des outils pour tester en situation réelle son projet,
  • De sécuriser la création de la startup par le CAPE,
  • De mettre à disposition du créateur d’entreprise un réseau d’appui et de l’introduire dans la communauté locale des entrepreneurs,
  • De permettre une facturation des prestations avec le numéro de Siret de la couveuse sans s’immatriculer.

Ce contrat écrit, d’une durée maximum de 9 à 10 mois, permet à l’entrepreneur de conserver son statut antérieur et ses revenus sociaux tout en étant contractualisé pendant sa présence en couveuse et ainsi de pouvoir, pendant cette période de test de l’activité, facturer ses premiers clients avant d’avoir déposé les statuts de son entreprise.

L’Incubateur : un petit nid douillet

Les incubateurs sont la deuxième pierre du parcours de création d’entreprise. Ils peuvent être publics ou privés et donc avoir ou non un but lucratif. Arrivant en deuxième position après l’étape couveuse, l’incubateur peut être partenaire, voir même proposer l’activité de couveuse au sein d’un de ses programmes de formation. L’un des incubateurs privés le plus connu est « Idealab » créé par Bill Gross à Pasadena en Californie en 1996 qui servit de modèle pour de nombreux autres incubateurs du monde entier.

Les incubateurs sont des structures d’hébergement d’entreprises nouvellement créées. Leur objectif principal est d’améliorer les chances de survie de ces entreprises en leur proposant un certain nombre de services visant à les accompagner de l’étape de création jusqu’au lancement de leurs activités.

En France, les incubateurs ont à l’origine été créés pour favoriser l’émergence de projets des laboratoires de recherche publique ou de l’enseignement supérieur (universités ou grandes écoles) et de les valoriser. On remarque néanmoins une évolution de l’origine des projets désormais accueillis, avec une ouverture au monde économique classique et des projets n’émanant plus uniquement de la recherche publique ou du monde universitaire.

Les incubateurs proposent plusieurs types d’aides aux entreprises incubées. Voici une liste non-exhaustive des missions les plus communes :

  • La formation à l’entrepreneuriat et la mise en place d’un appui managérial personnalisé,
  • Une insertion dans les réseaux de dirigeants locaux,
  • L’aide au financement d’études marketing, de ciblage, d’élaboration du modèle économique,
  • Le support d’intervenants professionnels (avocats, experts-comptables, cabinets d’études, agences de communication, etc…),
  • Un hébergement modulaire selon la taille et les besoins de l’entreprise (stockage, salles de réunions, bureaux, etc…),
  • Des services partagés (informatique, plateforme logistique, secrétariat, etc…),

Il est important de savoir que certains incubateurs conditionnent l’entrée de l’entreprise en incubation par une prise de participation (actions). Certains incubateurs assurent aussi une aide financière pour la rémunération d’une partie des salaires des premiers employés par des avances remboursables à faible taux.

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Exemple du parcours fictif d’une startup entre différentes structures d’accompagnement.

 

L’Accélérateur : ou comment être bien connecté

Difficile de différencier les accélérateurs et incubateurs tant leurs missions sont dans les grandes lignes similaires. Si on devait trouver une grande différence entre ces deux types de structures, elle réside principalement dans les profils d’entreprises qui sont visées.

Là où les incubateurs sont traditionnellement tournés vers les projets issus de la recherche publique et le monde universitaire, les accélérateurs sont eux tournés vers les startups technologiques orientées web et mobile.

De type privé, les accélérateurs offrent principalement des services gratuits et sont fondés par des personnalités de l’entrepreneuriat innovant, des spécialistes du capital-risque ou des groupes de spécialistes voulant investir et porter des projets innovants. Le modèle des accélérateurs est plus récent que les incubateurs, l’un des premiers accélérateurs (et sûrement l’un des plus connus aujourd’hui) est le « Y Combinator » créé par Paul Graham en 2005 dans la Silicon Valley.

On retrouve parmi les avantages qu’offrent les accélérateurs :

  • Des espaces technologiques mutualisés,
  • Des ressources technologiques,
  • Une aide au management de type entrepreneurial,
  • Un accompagnement et une mise en réseau,
  • Un mentorat fort (souvent une personnalité connue et connectée qui saura aider à légitimiser l’entreprise),
  • Des modules de formations,
  • Etc…

Même si on retrouve des missions similaires aux incubateurs, les accélérateurs se différencient par un mentorat fort et la présence d’entrepreneurs ou de business angels ayant un réseau professionnel important. Ces derniers sont d’ailleurs considérés comme ayant une plus grande force d’attraction auprès d’investisseurs potentiels lors des premières levées de fonds.

La Pépinière : pour s’émanciper en douceur

Connu, mais pourtant pas toujours comprise, la pépinière est pourtant un outil formidable pour les jeunes entreprises ! J’ai récemment visité la Pépinière Eco-Créative du quartier des Chartrons à Bordeaux et y ai rencontré des entreprises véritablement innovantes ayant trouvé là un lieu permettant d’être à la fois en contact avec d’autres entrepreneurs et permettant de créer un réseau d’entre-aide efficace.

La pépinière d’entreprises est une structure généralement publique d’accueil et d’hébergement. Si certaines ont conçu des programmes d’accompagnement aux porteurs de projet et aux jeunes entreprises, d’autres travaillent avec des couveuses où s’orientent plus vers des services communs.

Les pépinières, à la différence des incubateurs et accélérateurs, hébergent plutôt des sociétés en phase de développement qui ont dépassé les étapes de projet, de création et de lancement. A noter que les services des pépinières sont généralement payants et les prix augmentent souvent avec le temps.

Le mot de la fin

Pour conclure, si globalement on peut catégoriser ces différentes structures d’accompagnement et de coworking, chacune à ses spécialités et ses propres objectifs. Ces structures, parfois récentes, sont indépendantes les unes des autres et définissent donc leurs propres programmes d’accompagnement et missions ce qui peut les emmener à porter plusieurs casquettes.

C’est notamment le cas des IPHE (Incubateurs, Pépinières, Hôtels d’Entreprises) qui regroupent plusieurs programmes allant de l’incubation à l’hébergement d’activités, en passant par la case pépinière, accompagnant ainsi le porteur de projet pendant toutes les phases de sa création d’entreprises et cela pendant plusieurs années.

 

J’espère que ce premier billet vous aura plu, n’hésitez pas à commenter si c’est le cas ou si vous avez des remarques afin d’améliorer ce billet !